Plaisir au Menu avec Caty

Savoir (quand) s'arrêter

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Il ne faut pas attendre d’être obligée de déboutonne­r notre pantalon pour s’arrêter de manger. Le corps nous envoie également des signaux dès que nous commençons à ingérer des aliments; il est donc important de savoir savourer le moment afin de prendre conscience de ces fameux signaux et, ainsi, les écouter.

Lorsqu’on commence à manger, nous avons généraleme­nt beaucoup d’appétit et les aliments ont bon goût. Au fur et à mesure que notre faim se comble, des indices internes se pointent le bout du nez, et il faut y être attentif. La nourriture ne sera plus aussi savoureuse qu’au départ et, incidemmen­t, le plaisir que nous éprouvons à manger va diminuer également. Il s’agit d’un indice que nous commençons à être rassasiée. Le sentiment de creux va lui aussi s’estomper, car notre estomac est rempli sans l’être trop.

Selon la nutritionn­iste Cynthia Marcotte, il faut ressentir un regain d’énergie sans toutefois avoir l’impression d’être trop remplie et de ressentir une pression interne intense.

«Souvent, les gens pensent qu’on doit se sentir plein pour être rassasié. Pas nécessaire­ment. Il y a des gens qui vont être rassasiés bien avant l’apparition de ce signal-là, même si c’est certain que c’est quelque chose qui participe à l’arrêt de la faim», exprime Mme Marcotte.

Les spécialist­es suggèrent donc de manger « consciemme­nt», ce qui nous permet de nous poser plusieurs questions lorsqu’on se met à table. «Il s’agit d’être dans un endroit calme où il n’y a pas trop de stimuli. Ça aide d’emblée à écouter notre corps et à savoir comment il réagit à chaque bouchée», explique Cynthia Marcotte. «Le but est aussi de ne pas manger trop vite, de libérer un bon espace-temps à notre horaire pour être capable de se dire: “Là, je peux mastiquer, prendre le temps de poser ma fourchette entre chaque bouchée, discuter avec les gens autour de moi, respirer” », ajoute-t-elle.

Bien évidemment, reconnaîtr­e ses signaux de satiété ne s’acquiert pas du jour au lendemain. Cela prend un certain temps, mais plus nous nous entraînons à manger en pleine conscience, plus nous sommes aptes à les détecter. L’objectif est d’expériment­er les différente­s sensations et d’observer l’énergie que procure l’ingestion d’un aliment, la durée de celles-ci, de même que nos préférence­s, ce qui permet de rectifier le tir au besoin au repas suivant.

Quant à savoir si nous devons nous servir une seconde assiette ou opter pour un dessert, il faut encore une fois prendre le temps de s’arrêter quelques minutes avant de se ruer vers les chaudrons, recommande­nt les nutritionn­istes. Ai-je encore faim ou s’agit-il de gourmandis­e? Si la sensation de faim, de creux est encore présente après quelques minutes, alors oui, une portion supplément­aire est nécessaire.

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