«Un vent nouveau», dit Plante
Alliance. Le candidat de Coalition Montréal, Jean Fortier, a confirmé hier son retrait de la course à la mairie de Montréal. Il appuie désormais Valérie Plante, la chef de Projet Montréal.
«Un des enjeux de la campagne électorale, c’est le caractère, c’est l’intégrité et c’est aussi les egos, a expliqué Jean Fortier, qui avait annoncé sa candidature le 20 septembre. J’ai constaté que Valérie [Plante] est une personne qui peut passer par-dessus son ego pour s’entourer des meilleures personnes afin que la Ville soit encore meilleure.»
Plafonnant dans les intentions de vote, l’ancien président du comité exécutif de 1998 à 2001 a indiqué que son retrait n’a pas été «une décision très difficile» à prendre. Affirmant au lancement de sa campagne défendre «une vision centriste», Jean Fortier a mis de l’avant «l’ouverture» et «la dynamique» créées par Valérie Plante.
Principale adversaire de Denis Coderre pour diriger la mairie de Montréal, Valérie Plante a indiqué que ce ralliement pourrait «offrir une solution aux Montréalais pour avoir une administration qui fera une gestion responsable et qui fera preuve d’énormément de transparence».
Même si les deux partis politiques vont continuer séparément leurs campagnes locales, Projet Montréal et Coalition Montréal ont trouvé une entente pour mettre en place, en cas de succès électoral de Valérie Plante, un conseil municipal «plus collégial».
En échange de cet appui, Mme Plante s’est engagée à ouvrir les portes du comité exécutif à des élus de Coalition Montréal et, éventuellement, à M. Fortier, puisque ce dernier conserve son colistier dans le district de PeterMcGill. Trois groupes de travail, portant sur le transport public, les taxes et les relations entre la Ville et les arrondissements, seront aussi mis en place entre ces deux partis.
«Je souhaite vraiment profiter des forces et des talents de chacun. On va commencer par gagner l’élection, mais vraiment, il y a un vent nouveau qui souffle sur l’hôtel de ville», a assuré la chef de Projet Montréal, avant de préciser qu’elle pourrait être «ouverte» à accueillir des élus d’Équipe Coderre sur son comité exécutif.
Interrogé sur ce ralliement, le maire sortant, Denis Coderre, a esquissé un long rire. «Est-ce que M. Ferrandez va dire qu’ils se sont fait acheter?» a ironisé l’ancien député, en référence à une sortie médiatique du maire du Plateau–Mont-Royal, qui critiquait notamment l’arrivée d’Elsie Lefebvre dans les rangs d’Équipe Coderre.
«C’est de bonne guerre, mais je ne pense pas que ça change grand-chose de toute façon», a-t-il également ajouté, avant de noter que «M. Fortier avait déjà laissé tomber Mélanie Joly» en 2013. Lors de cette campagne électorale, Jean Fortier avait lâché la future ministre du Patrimoine canadien, qui était à l’époque candidate pour devenir la première mairesse de Montréal, deux mois après avoir annoncé son appui à la fondatrice de Vrai changement pour Montréal.
«Malheureusement, il y a des gens qui veulent tout gouverner, qui veulent imposer une vision. Mme Plante, au contraire, est capable de passer par-dessus son ego et d’entraîner des collaborations productives.» Jean Fortier, de Coalition Montréal