Émotions au rendez-vous pour la 3e édition du Projet Zoom Art
Texte de Geneviève Goyer-Ouimette, commissaire du Projet Zoom Art et coordonnatrice responsable de la Collection d’oeuvres d’art de la Ville de Laval
Depuis les dernières années marquées par la pandémie, nous ne tenons plus pour acquis le fait d’être en relation de proximité avec les autres. C’est ce constat qui m’a inspiré la thématique Être ensemble de la 3e édition du Projet Zoom Art : véritable chasse au trésor de 35 images oeuvres d’art dispersées au coeur du quadrilatère du métro Montmorency de Laval. Ces images peuvent être découvertes sur plusieurs supports publicitaires du métro, ainsi qu’aux abords du terminus d’autobus et des rues qui l’avoisinent. À titre de commissaire du projet, j’ai sélectionné 17 artistes provenant de Laval, du Québec, de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan.
Le regard de ces artistes sur le monde offre l’occasion de penser à la richesse de la signification de la relation à l’autre avec ou sans distanciation. On peut penser à l’amour et à la tendresse, mais aussi à l’ennui, à la curiosité et à la peur que l’autre suscite. Être ensemble n’est pas toujours rose, mais il s’agit d’une situation riche et nécessaire indissociable de la poursuite de l’humanité.
Le choix inusité des images des oeuvres permet de découvrir des trésors visuels rarement vus ici, notamment les oeuvres réalisées au Nouveau-Brunswick de l’artiste Karen Trask. D’ailleurs, en regardant ses oeuvres sur un abribus, l’artiste mentionne que «de voir les images de mes performances agrandies dans le cadre de l’affichage public accentue une sorte de poésie de l’impossible que je cherche à intégrer dans mon oeuvre. J’espère faire sourire le public par des moyens non conventionnels d’être ensemble. »
C’est à la sortie du métro Montmorency que l’on peut voir l’affichage le plus impressionnant du projet: deux immenses photos aux couleurs vives de l’artiste Alana Riley. On y voit l’artiste elle-même en train de serrer dans ses bras deux inconnus. Pour prendre ses photos, elle a utilisé un déclencheur photographique à distance et c’est la pression des deux corps compressés qui a déclenché le déclic photographique. Pour Alana Riley la présentation de son projet a un sens nouveau et enrichi : « Le fait de montrer cette série d’oeuvres durant une pandémie me rappelle ce que c’était que d’étreindre un étranger et de voir l’accent mis sur l’intimité et la collaboration, plutôt que sur les problèmes de santé et l’anxiété causés par la proximité des uns et des autres. Ces dernières années, j’ai à peine étreint mes amis et ma famille, sans parler des étrangers ! »
Cette édition du Projet Zoom Art vaut le déplacement que ce soit à pied, à vélo, en transport en commun ou en voiture. Il s’agit d’un parcours culturel à vivre en solo ou en groupe pour s’émouvoir, réfléchir et agrémenter son quotidien. De plus, des visites commentées et des conférences avec des artistes participants sont également offertes les 1er et 2 octobre à l’occasion des Journées de la culture.
Pour en savoir davantage sur Zoom Art et pour consulter le programme d’activités dans le cadre des Journées de la culture, consultez culture.laval.ca, sous Art public et collection d’oeuvres / Zoom Art