Stucancel : canceller pour rire
Vous n’arrivez plus à suivre ce qui est « cancel » ou pas ? Une page Instagram québécoise tranche (ironiquement) pour que vous vous évitiez bien de la confusion.
C’est l’autrice et comédienne montréalaise Carolanne Foucher, 29 ans, qui est derrière cette page, source de beaucoup de rigolade et de débats oiseux depuis janvier 2022.
«J’ai eu l’idée autour d’un feu il y a un an. Je trouvais ça vraiment drôle de devenir une source d’information pour savoir si les choses sont cancel.» Pour rigoler, la Verdunoise s'est mise à canceller tout et n’importe quoi. Clairement, elle n’était pas la seule à trouver son concept drôle. En une semaine, elle a dépassé les 1 000 abonnés. Aujourd’hui, 11400 personnes suivent la page.
Le concept
Des sarouels, des pantalons 3/4, la IPA, le café filtre, snoozer, fumer dans le char, du spagat’ avec du lait, crier en poppant le mousseux, sont tous des exemples de choses auxquelles Carolanne a soit apposé la mention «cancel», «encore correk» ou « recommandé » dans les derniers mois.
Elle s’amuse parfois avec le format – ses abonnés connaissant le concept – elle peut l’exploiter pour faire de l’humour un peu méta, c’est-à-dire autoréférentiel. Par exemple, pour elle, les restaurants-déjeuners avec des « j’oeufs de mots » sont « encore cocorrek ».
Du sérieux aussi
Mais il n’y a pas que du rire sur stucancel. Militante, intéressée par la politique, Carolanne se permet d’utiliser sa plateforme pour passer des messages plus sérieux quand l’actualité se fait trop enrageante.
Les personnes qui prennent le bord des agresseur.euse.s ou disent qu’une agression s’est passée «somme toute rapidement» pour justifier une peine clémente ou une absolution, les rénovictions, l’annulation du défilé de la Fierté, le Grand Prix, les États-Unis ont tous été cancellés par Carolanne dernièrement.
« Reacher out [Parler à quelqu’un] quand ça file semi » était quant à lui « recommandé ».
La créatrice de la page estime faire un bon dosage entre le comique et le sérieux. «La page c’est 100% moi. Il y a des journées où j’ai envie de faire des blagues, des journées où je veux commenter l’actualité. C’est mon dosage à moi. Des fois je trouve des choses inacceptables et je veux les commenter, d’autres fois non. Je n’ai pas envie d’être au centre de polémiques, mais juste dire ce qui me passe par la tête. »
« Ma seule règle : je ne veux pas canceller des gens », conclut-elle.