Bien-être: le Québec se démarque
Bien que le Québec dépasse l’Ontario et le reste du Canada sur les plans économique et sociétal, il fait piètre figure en matière d’environnement. C’est ce que dévoile la deuxième édition des Indicateurs du bien-être lancés en janvier dernier par le collectif G15+.
Le Québec ne parvient pas à se démarquer, notamment en ce qui a trait à l’adaptation aux changements climatiques et à la protection de la biodiversité. Alors que la première édition des indicateurs se concentrait sur le Québec uniquement, cette nouvelle édition compare la province à l’Ontario et à l’ensemble du Canada en intégrant trois indicateurs culturels supplémentaires. Le G15+ a étudié les progrès de ces indicateurs sur les 46 dernières années.
Sur le plan économique, le Québec marque une progression dans 11 indicateurs sur 17, contre seulement 9 pour l’Ontario et le Canada. Sur le plan social, 12 indicateurs sur 22 sont en progression, contre 8 et 9 pour l’Ontario et le reste du pays.
Bien qu’il affiche plus de progrès en économie et sur le plan social, le Québec fait état de seulement 4 indicateurs de bien-être en progression sur 15 en matière d’environnement. Un résultat semblable à ceux de l’Ontario et du Canada. Et pourtant, l’interdépendance entre les trois thématiques est grande, car chacune influence les autres.
Selon la directrice générale de l’Institut du Québec, Emna Braham, qui a copiloté le projet, cette lenteur sur le plan environnemental présente un «réel risque» pour le développement économique et social au Québec étant donné l’interdépendance entre les trois piliers qui déterminent le bien-être des Québécois. «Ce qu’on voit, c’est que par rapport à l’atteinte des cibles que le gouvernement s’est fixées [en matière d’environnement], on est encore loin du compte, explique Emna Braham. Que ce soit dans la réduction des gaz à effet de serre ou même dans la réduction des gaz à effet de serre dans le domaine des transports, on est encore loin des cibles qu’on s’était données.»
Des données cruciales, mais manquantes
Elle souligne qu’au-delà de l’environnement, les indicateurs en lien avec la santé mentale et le soutien et l’accès à la culture des Québécois ne se sont pas améliorés. «On voit quand même des lacunes importantes au niveau de notre compréhension de l’état de l’environnement», explique la directrice générale Québec-Atlantique de la Fondation David Suzuki, Sabaa Khan.
Comme pour la première édition, le progrès de certains indicateurs – pourtant considérés par le G15+ comme influençant le bien-être de la population – n’a pas pu être déterminé en raison du manque de données robustes. Au total, 18 indicateurs sur les 54 identifiés n’ont pas pu être évalués. Emna Braham cite certains indicateurs peu ou pas chiffrés, comme la qualité des services de garde à l’enfance pour le plan social, et des données insuffisantes sur l’entrepreneuriat collectif et l’économie sociale pour le plan économique.