Métro Montréal

Sans rendez-vous : sexualité gériatriqu­e et string de cuir

- Constance Cazzaniga ccazzaniga@metromedia.ca

« Audacieuse, sexy, vulgaire par moments », ce sont les mots qu’emploie la productric­e Fabienne Larouche quand elle parle de Sans rendez-vous, dont la première moitié de la deuxième saison est disponible sur l’Extra d’ICI Tou.tv.

La série, qui se déroule dans une clinique de santé sexuelle, est tout ce que décrit la productric­e. Après le très marquant cas de sperme équestre de la première saison, on nous propose cette fois un homme végane désolé par le fétichisme que sa douce entretient pour le cuir, un jeune qui rejette à l’extrême son diagnostic d’herpès et une femme d’un certain âge qui habite avec sa fille profondéme­nt gênée par la vie sexuelle active de sa mère. Et ça, c’est seulement dans les deux premiers épisodes!

Sexualité, amour et identité; ce sont les trois grands axes par lesquels on continue d’explorer les délicieux personnage­s de Sans rendez-vous. Sarah, campée par une Magalie

Lépine-Blondeau qui change de lunettes plus souvent que de blonde, est toujours cette sexologue remplie d’empathie, mais aussi en constante recherche d’une stabilité qui n’arrive pas vite vite, pour notre plus grand plaisir. Désormais en colocation avec Lou (Mikhaïl Ahooja) – qui s’affirme dans son identité de genre, mais est maintenant en quête profession­nelle –, Sarah est au même endroit qu’on l’a laissée: fâchée contre son père (Luc Guérin), déstabilis­ée par le retour de sa mère (Diane Lavallée) et incertaine devant sa rupture avec Maude (Mylène Mackay), personnage qui n’a pas disparu avec la séparation.

La scénariste Marie-Andrée Labbé, qu’on a bien connue grâce à Trop, tient systématiq­uement à mettre une femme dans le rôle principal. C’était même une condition pour signer Stat, la nouvelle quotidienn­e de Radio-Canada qui met en vedette Suzanne Clément.

D’ailleurs, si on reproche souvent à l’espace public d’évacuer les femmes dans la cinquantai­ne, on ne peut pas en dire autant de la plume de l’autrice, qui se donne le droit d’explorer leur vie romantique et sexuelle. Ça sera à suivre avec Odile (Violette Chauveau), une femme mûre pour qui Sarah flashe instantané­ment. En parlant de sexe sans être forcément érotisante, la série donne le droit de poser des questions qu’on pourrait croire gênantes. Mais on vous déconseill­e tout de même de taper « sperme de cheval » dans un moteur de recherche. Croyez-nous sur parole.

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