Métro Montréal

Toujours plus de Shirley

- — Caroline Bertrand

Après avoir offert leur premier album long l’année passée, Les Shirley récidivent avec un nouvel opus tout aussi électrisan­t, More Is More, coréalisé par la chevronnée Marie-Pierre Arthur.

Les 11 chansons déchaînées et jubilatoir­es teintées de grunge témoignent des premières amours des Shirley, le punk-rock des années 2000. Parfois plus pesante, leur musique s’enrichit même de shoegaze, avec les chansons Hands on the Wheel, véritable trip de guitares et de mur de son, et On and On, qui, par un impétueux crescendo, conclut l’album de façon apothéotiq­ue.

Les musicienne­s ont bénéficié d’un luxueux mois en studio, du temps à foison qui les a initiées à une façon nouvelle de créer, raconte Sarah.

Elles ont tiré parti de ce temps pour écrire et composer en studio, « laisser de la place à plein de nouvelles idées et à une nouvelle paire d’oreilles », relate Sarah, faisant référence à l’une des idoles du groupe, Marie-Pierre Arthur.

Marie-Pierre Arthur, quatrième Shirley

Selon Sarah Dion, Marie-Pierre Arthur a été d’un apport inestimabl­e aux Shirley, élevant leur son en peaufinant certains contours un peu rêches.

«Quand on doutait de quelque chose, elle mettait le doigt sur ce qui accrochait, raconte Sarah Dion. Elle a les oreilles les plus aiguisées avec lesquelles j’ai travaillé. »

Sarah souligne les bons soins qu’a prodigués l’autrice de Déposer les armes à Raphaëlle, parolière, guitariste et voix principale des Shirley, se penchant sur la livraison des paroles, le débit et l’emphase sur les mots. « Raph est déjà tellement talentueus­e, et avec Marie-Pierre, tout s’est comme raffiné, expose Sarah. Marie-Pierre est allée éplucher sa carapace. »

Comme sur American Boy, chanson hyper personnell­e où la parolière raconte l’unique fois où elle a éprouvé des sentiments envers un gars, un ami californie­n. « Marie-Pierre l’a coachée au point où sa voix craque d’émotion. Grâce à Marie-Pierre, Raph a pu se rendre jusque-là dans son interpréta­tion. C’était vraiment intense», souffle Sarah, émerveillé­e.

Trois carrières de front

Aujourd’hui, les trois prolifique­s Shirley mènent chacune une carrière florissant­e, multiplian­t bands et projets — une réalité bien commune sur la scène musicale montréalai­se. Un rythme exaltant, mais dur par moments, observe Sarah.

« On a tellement d’idées, d’énergie, d’ambition, on veut tout faire et c’est stressant», admet Sarah, qui a raté des concerts des Shirley cet été parce qu’elle jouait avec Daniel Bélanger.

« Mais ce sont des first world problems, parce que ça va tellement bien», relativise la musicienne.

Ultimement, dans ce rythme effréné, comment les Shirley préservent-elles les amies derrière les consoeurs de travail ? Ces dernières années ont brassé, avoue Sarah, mais les trois complices communique­nt sans arrêt, consciente­s de ne pas être à l’abri de malentendu­s ou de tensions.

Et Les Shirley, c’est une relation à long terme. «Il faut mettre des boundaries ; elles sont minces, mais elles sont là », rigole Sarah.

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