« L’illettré dépend tou le temps des autres »

Apprendre à lire, à écrire et à compter peut parfois te sembler une corvée. Mais ces connaissances servent dans la vie de tous les jours. Les Journées d’action contre l’illettrisme ont lieu cette semaine. 130 événements sont organisés en France. Au programme : portes ouvertes dans les associations qui aident les personnes en difficulté, débats, projections... Interview d’Hervé Fernandez, directeur de l’Agence de lutte contre l’illettrisme. Qu’est-ce que l’illettrisme ? « C’est le cas d’une personne qui est allée à l’école mais qui a perdu, au fur et à mesure des années, la capacité à lire, à écrire et à compter. On parle d’analphabétisme pour une personne qui a les mêmes problèmes, mais qui n’est jamais allée à l’école. » Quelles sont les conséquences dans la vie de tous les jours ? « L’illettré dépend tout le temps des autres. Que ce soit pour choisir son trajet de bus, lire un mode d’emploi, remplir des documents... Il éprouve du stress et de la honte. Il utilise des moyens pour cacher ses difficultés. Par exemple, il dira : “Je n’ai pas mes lunettes, pouvezvous me lire ce qu’il y a d’écrit là ?” » Qui est concerné ? « L’illettré est généralement un homme de plus de 45 ans qui habite dans une zone rurale ou peu peuplée. La France compte 2,5 millions d’illettrés âgés de 18 à 65 ans et 35 000 âgés de 17 et 18 ans. Tous peuvent se faire aider. Des études prouvent que, quel que soit l’âge, le cerveau n’a pas de difficultés pour apprendre à lire, à écrire et à compter. »