Pourquoi le conditionnel n’est-il pas utilisé dans «Mon Quotidien» ?
Vérifiées. « Le conditionnel n’est pas utilisé, car Mon Quotidien ne publie que des nouvelles certaines, c’est-à-dire vérifiées. Or, le conditionnel sert à exprimer quelque chose dont on n’est pas sûr. »
Distance. « Des journalistes utilisent le conditionnel pour parler d’une nouvelle qu’ils ne sont pas capables de vérifier. Ce conditionnel est dit “de précaution”. Ils écrivent, par exemple : “Hier, à Lampedusa, un naufrage aurait fait 266 morts.” Ils prennent ainsi de la distance par rapport à la nouvelle donnée. Si la nouvelle, une fois vérifiée, est en fait fausse, ils ne se sentent pas responsables. »
Exactes. « Mais cela pose un problème, car le lecteur lit une info et la croit vraie... Alors qu’elle est peut-être fausse ! Beaucoup de médias utilisent le conditionnel pour être les premiers à sortir une info. Mais les nouvelles données par un journaliste doivent être exactes avant d’être “rapides”. »
Sourcées. « Dans Mon Quotidien, les nouvelles sont soit vérifiées (donc employer le conditionnel est inutile), soit sourcées auprès d’un autre média (ex. : “selon un journal italien”) les ayant luimême vérifiées. Dans l’exemple de Lampedusa, la nouvelle au conditionnel était fausse. Le naufrage en question, survenu le 3 octobre 2013, n’a pas fait 266 morts, mais 366. »
Trompeur. « En plus, pour un enfant, le conditionnel est parfois trompeur. Dans la phrase “Zidane devrait remplacer Deschamps”, le journaliste veut dire “Zidane remplacera probablement Deschamps”. Mais l’enfant, lui, comprend “Il faut que Zidane remplace Deschamps”. »