Un massacre contre la forêt et ses habitants
Raoni, le célèbre chef de la tribu kayapo (lire p. 2), vient de porter plainte contre Jair Bolsonaro pour « crimes contre l’humanité ». L’homme de 90 ans accuse le président brésilien de « persécuter » les peuples indigènes en détruisant leur lieu de vie (la forêt amazonienne) et en ne respectant pas leurs droits. Sa plainte, soutenue par des scientifiques et des groupes de protection de la nature, a été adressée à la Cour pénale internationale. Ce tribunal, situé aux Pays-Bas (Europe), est chargé de juger les crimes les plus graves commis contre des groupes de personnes (ex. : crime de guerre). À son arrivée au pouvoir, en 2019, Jair Bolsonaro avait « promis » de ne donner aucune nouvelle terre aux autochtones. Son but, selon Raoni, est de leur retirer peu à peu des territoires. À la place, le président brésilien préfère soutenir les agriculteurs cultivant du soja ou élevant des animaux. Il encourage aussi les entreprises à vendre du bois, à construire des routes, à creuser le sol pour chercher de l’or… Pour cela, d’immenses parties de la forêt sont détruites, y compris dans les zones protégées où vivent les tribus
7 chefs de tribus ont été tués pour avoir défendu les droits des Amérindiens
amérindiennes. Des feux sont même allumés volontairement (exprès) par des agriculteurs pour faire disparaître plus vite la forêt (et cultiver les terres). Bolsonaro dit que c’est un « mensonge » et que son pays protège la forêt. Mais entre 2019 et 2020, l’équivalent de 100 fois la superficie de Paris a brûlé (lire n° 7 334). De plus, depuis 2019, au moins 7 chefs de tribus ont été tués pour avoir défendu les droits des Amérindiens. Ces meurtres n’ont jamais été punis, rappelle Raoni.