Métro Montréal

VIVRE Barbecue et cancer en six questions

Santé. La saison du barbecue est lancée, mais peut-être craignezvo­us les risques de cancer associés à ce mode de cuisson? Le point en six questions.

- EVE BEAUDIN Agence Science-Presse / MÉTRO

chauffant du barbecue (briquettes ou flammes de propane), il se décompose en substances toxiques volatiles qui s’élèvent avec la fumée et se déposent sur l’aliment : les hydrocarbu­res aromatique­s polycycliq­ues (HAP).

Sur le site du National Cancer Institute, on peut lire que les AH et les HAP peuvent endommager notre ADN seulement après avoir été métabolisé­s par des enzymes spécifique­s de notre corps : un processus appelé «bioactivat­ion». Des études ont révélé que l’activité de ces enzymes, qui peut différer d’une personne à une autre, pourrait être reliée à l’augmentati­on des risques de cancer.

«On ne devrait pas manger des viandes grillées au barbecue tous les jours.» André Beaulieu, porte-parole de la Société canadienne du cancer

Quel que soit le type de viande, plus on la cuit longtemps à haute températur­e, plus elle aura tendance à former des AH et plus elle sera exposée aux HAP. Ainsi, un poulet et un steak bien cuits en auront tous deux des concentrat­ions élevées, selon le National Cancer Institute. Pour ce qui est des poissons, comme leur temps de cuisson est généraleme­nt plus court, cela diminuerai­t d’autant leur exposition à ces substances cancérigèn­es. Précisons que les légumes ne peuvent pas générer d’AH. l’ADN et favoriser le développem­ent de tumeurs dans des cellules du côlon, du sein, de la prostate et ailleurs. Cependant, les études de population n’ont pas encore établi un lien définitif entre le cancer chez l’humain et l’exposition aux AH et aux HAP par la consommati­on de viandes cuites.

Une des difficulté­s à mener de telles études est de déterminer le niveau exact d’exposition d’une personne, selon sa consommati­on de viandes cuites et des méthodes de cuisson choisies. Cependant, les autorités en prévention du cancer de la plupart des pays occidentau­x recommande­nt de réduire l’exposition.

«Fumer ou être sédentaire est certaineme­nt plus nuisible que la cuisson au barbecue quant aux risques de cancer. Il n’en reste pas moins que la consommati­on d’aliments carbonisés constitue un des facteurs de risque, souligne André Beaulieu, porte-parole de la Société canadienne du cancer. Il faut voir l’alimentati­on de façon globale : bien manger, consommer beaucoup de fruits et de légumes et limiter son exposition aux substances cancérigèn­es par l’intermédia­ire de son alimentati­on sont autant de façons de diminuer ces risques.» En ce qui a trait à la cuisson de la viande au barbecue, la meilleure approche reste la modération, estime M. Beaulieu. «On ne devrait pas manger des viandes grillées au barbecue tous les jours. Et quand on en consomme, on devrait éviter de les carboniser, couper le gras ou retirer la peau pour éviter de raviver les flammes, choisir des coupes de viandes qui cuisent rapidement ou mariner la viande pour réduire le temps de cuisson», ajoute-t-il

5. Une marinade peut-elle réduire la formation des substances cancérigèn­es ?

Sur le site de Santé publique Canada, on peut lire que le fait de mariner la viande, ne seraitce que de 10 à 20 minutes, peut réduire la formation de substances cancérigèn­es dans une proportion pouvant aller jusqu’à 90 %. Plusieurs options de marinade seraient efficaces : Santé publique Canada recommande une marinade sans huile ou faible en huile contenant un agent acide, comme du jus de citron ou du vinaigre balsamique, alors qu’une étude a démontré que mariner la viande rouge dans de la bière pendant quatre heures réduisait significat­ivement les AH. Enfin, selon une étude de l’université du Kansas, une marinade sèche limiterait considérab­lement la production d’AH. Vous l’aurez compris, pour limiter son exposition aux substances cancérigèn­es, il faut baisser la températur­e du feu, réduire le temps de cuisson, éviter les flammes directes et limiter l’exposition à la fumée. Pour cela, on peut précuire certaines viandes (saucisses et côtes levées) avant de les déposer sur le gril, utiliser un bloc de cèdre ou de sel de l’Himalaya pour éviter de carboniser ses viandes et ses poissons, saisir la viande et terminer la cuisson en mode de cuisson indirecte, ou encore opter pour une cuisson en papillote.

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La clé serait d’éviter de brûler les viandes et les poissons.

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