Prestige

Éditorial

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Ce mois-ci dans PRESTIGE, nous vous proposons un reportage (en page 10) dont le sujet m’interpelle au plus haut point : les nouvelles génération­s (qu’on appelle les Y et les Z) qui bousculent les précédente­s, en particulie­r les X, dont je fais partie.

Le sujet me touche tout particuliè­rement, car je suis la maman de deux enfants qui entreront sous peu – et de plain-pied – dans ladite génération Z, soit celle qui a toujours vécu avec Internet et qui considère le Wi-Fi comme un besoin essentiel, au même titre que les besoins physiologi­ques dans la fameuse pyramide de Maslow (c’est ici la diplômée en psychologi­e qui parle !).

Même si cela paraît aberrant aux yeux de la génération X, qui perçoit Internet comme un privilège, et non un droit quasi fondamenta­l, comment en vouloir à ces jeunes ? On vit tous à une certaine époque et on s’adapte à celle-ci. Celui ou celle qui, de nos jours, n’est pas sur les réseaux sociaux ou n’a pas son appareil intelligen­t est considéré comme déconnecté du monde. Voilà 20 ans, ne pas posséder son ordi était perçu comme archaïque. Et avant l’avènement de l’ordi personnel, il y a eu l’apparition de la télévision… Bref, autant d’avancées technologi­ques pour bousculer le commun des mortels, tant dans sa vie personnell­e qu’au travail.

Mais revenons aux génération­s actuelles… À cause de leur manière d’appréhende­r le monde, les Y et les Z n’ont pas toujours bonne presse, surtout auprès des employeurs. On les dit trop gâtés, peu engagés et enclins à changer de travail si celui-ci ne leur permet pas de progresser rapidement. À ce titre, ils ont une confiance en eux (que certains appellent de « l’arrogance ») que je n’avais pas à leur âge. Entre vous et moi, il est sans doute normal, en 2016, de percevoir le monde entier comme un immense terrain de jeu et de chercher à en tirer le meilleur. Les jeunes ne vont plus à l’école uniquement pour apprendre à lire, à écrire et à compter; on leur enseigne aussi à s’ouvrir sur le monde en leur proposant des voyages-études absolument palpitants et la langue n’est plus un frein, puisque la plupart sont bilingues, voire trilingues. Et cela est une excellente nouvelle, même s’il est devenu ardu pour les employeurs de les fidéliser en entreprise, la sécurité d’emploi ne faisant pas le poids contre l’attrait de la découverte et l’appel du large.

Voilà quelques semaines, j’ai eu le privilège de participer au processus de sélection des duchesses du Carnaval de Québec. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer de très dynamiques jeunes femmes issues des génération­s Y et Z. Plusieurs d’entre elles m’ont d’ailleurs impression­née par leur parcours de vie et leur aisance à communique­r dans les deux langues. Au terme du processus, un constat m’est apparu : dans un avenir pas si lointain, ces jeunes femmes prendront ma relève. Et je suis persuadée qu’elles le feront très bien, à leur manière. Dans un monde en perpétuel changement, où tout va tellement vite et où il faut apprendre à innover constammen­t, on pourra toujours compter sur les Y et les Z pour rebondir, car c’est ce qu’ils ont appris à faire dès leur plus jeune âge.

Après les X, les Y et les Z, je me demande maintenant quelle lettre de l’alphabet représente­ra le mieux la prochaine génération… Les A ? Cela prouverait que l’évolution ne se fait pas toujours de manière linéaire, mais en boucle…

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