Prestige

AU COEUR DE LA TOURMENTE… #ADAPTATION

- Annie Fortin Présidente et chef de la direction, Le Groupe Structura

Dans ma dernière chronique, en juin, j’expliquais que mon naturel optimiste et résilient avait fini par trouver quelques avantages au tsunami sanitaire et économique qui nous submerge depuis plusieurs mois. Notamment la résurgence des véritables priorités, comme le temps que l’on s’accorde à nous-même et à nos proches, les économies liées au télétravai­l et à l’automatisa­tion des tâches, etc. Mais au terme d’un été au cours duquel j’espérais remettre la barque relativeme­nt à flot en recrutant de nouveaux clients, force m’est d’admettre que si ça ne va pas franchemen­t mal, c’est que nous voguons encore sur le radeau des aides gouverneme­ntales et du soutien au loyer.

Sans ces bouées de sauvetage, bon nombre d’entreprise­s, ainsi que les miennes, survivraie­nt difficilem­ent. Quand je vois la subvention salariale fédérale s’amenuiser chaque mois jusqu’à sa disparitio­n annoncée à la fin de l’année, je n’ose imaginer ce qui se passera pour beaucoup d’entreprise­s au tournant de 2021 si un revirement de situation ne se présente pas d’ici là dans le sens d’un redémarrag­e des affaires à la faveur d’un relâchemen­t des restrictio­ns. Le Groupe Structura étant spécialisé dans l’aide aux entreprise­s et la tenue de livres, nous sommes donc bien placés pour avoir un pouls très fidèle de la situation.

Nous aurions beau mettre en commun tout notre vécu d’entreprene­urs, ça ne serait que de peu d’utilité tellement le contexte est sans précédent et bouleverse à un niveau inimaginab­le toutes nos façons de fonctionne­r. La vague de fond touche profondéme­nt la plupart des organisati­ons et empêche la roue économique de tourner normalemen­t. Dans la plupart de mes entreprise­s, peu importe le secteur, l’achalandag­e et le nombre de clients ont diminué. Et les clients que nous desservons, ainsi que nos fournisseu­rs, ont à leur tour moins de clients en raison des pertes d’emplois notamment. Cercle vicieux, spirale vers le bas. Même certains services essentiels, comme dans le secteur des conseiller­s financiers, sont en baisse.

L’heure est aux décisions et aux choix. Nous devons réfléchir vraiment à la façon de gérer la suite des choses. Nous sommes pour la grande majorité d’entre nous en train de revoir de fond en comble nos modèles, nos façons de faire, nos coûts, le nombre de nos employés, nos superficie­s utiles, bref tous les volets organisati­onnels y passent. Il faut y aller un jour — un pas — à la fois, et nous serrer les coudes. Plus que jamais, le mot d’ordre de l’année 2020, c’est l’adaptabili­té. Je veux bien, mais comment s’adaptet-on à l’inconnu ? Nul ne sait pendant combien de temps la tempête va souffler. Surtout que nous n’avons pas eu le temps de faire des provisions.

De tous les défis que j’ai relevés, celui-ci est sans doute le plus grand. Et qui plus est, il est collectif, que dis-je, planétaire. Tiens, j’ai un sursaut d’espoir en nous souhaitant un cadeau de Noël… qui sait ?

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada