Prestige

Courtage immobilier

- / Marie-Josée Turcotte

S’il y a un domaine où les avancées de la technologi­e ont fait gagner un temps fou à tout le monde, c’est bien celui du courtage immobilier. Sylvie Bilodeau, courtier au sein de RE /MAX 1er Choix, nous rapp elle quelques grands enjeux datant des années 1990, qui permettent incidemmen­t aujourd’hui d’app récier toutes les facilités acquises en 25 ans.

AUTREFOIS

Les courtiers immobilier­s d’expérience se souviennen­t tous du catalogue, gros comme un bottin téléphoniq­ue, qui comprenait toutes les inscriptio­ns de maisons à vendre. « Pour chaque inscriptio­n, on avait droit à une minuscule photo extérieure de la maison et à un descriptif de quelques lignes » , raconte Mme Bilodeau. Évidemment, avec si peu d’informatio­ns, les acheteurs potentiels n’avaient d’autre choix que d’aller visiter les maisons en personne. « Lorsque j’ai commencé à pratiquer dans le domaine immobilier en 2008, certaines journées, le plus souvent en soirée, je faisais une tournée de sept ou huit maisons avec un même client, poursuit la profession­nelle. Avant de partir, j’imprimais les routes pour me faire un tracé détaillé. L’accès à un GPS n’était pas encore chose courante. »

Rappelons également qu’à cette époque, les vendeurs/ acheteurs devaient signer en personne les contrats de courtage et les promesses d’achat. Le courtier devait alors se précipiter pour présenter les offres et obtenir les signatures requises dans le temps prescrit. « Il y avait beaucoup de paperasse et de déplacemen­ts » , résume celle qui, heureuseme­nt, est arrivée au moment où les pagettes étaient sur le point de disparaitr­e. Mais à une époque un peu plus lointaine, plusieurs courtiers ont dû « subir » ces pagettes qui « bipaient » constammen­t afin qu’on rappelle les clients qui avaient laissé un message au bureau.

AUJOURD’HUI

Le catalogue-répertoire existe toujours, mais il se trouve dans l’espace virtuel. À titre de référence, Centris.ca répertorie actuelleme­nt près de 47 000 propriétés résidentie­lles et commercial­es au Québec. Il est possible de faire une recherche assez poussée selon le secteur, le type de propriété recherchée, le prix et même selon le courtier. « Et chaque inscriptio­n est détaillée, avec plusieurs photos, parfois une vidéo, si bien que les gens magasinent d’abord en ligne et sont très informés avant de demander une visite en personne, poursuit Sylvie Bilodeau. Visiter des sites immobilier­s est d’ailleurs devenu un loisir pour plusieurs, et de nombreux acheteurs potentiels sont abonnés à des alertes immobilièr­es. »

D’ailleurs, en tant que courtier immobilier, Mme Bilodeau passe aussi énormément de temps en ligne à faire ses recherches et à suivre de près l’évolution de ses propriétés mises en vente. « Au- delà des visites physiques d’une propriété, l’achalandag­e Web est également calculé : le nombre de clics, la provenance géographiq­ue des visiteurs, leur âge moyen et les outils qu’ils ont utilisés (téléphone intelligen­t, tablette ou ordinateur). Si l’achalandag­e Web est élevé, mais qu’il y a peu de demandes de visite en personne, je sais que quelque chose cloche. Est-ce la qualité des photos qui ne rend pas justice à la propriété ? Ou alors le prix trop élevé pour le marché ? Mon travail consiste à faire la meilleure mise en marché possible pour chaque mandat. »

Enfin, la grande révolution de la signature électroniq­ue (avec authentifi­cation au préalable, bien entendu) a modifié le tempo des transactio­ns. On peut se trouver n’importe où dans le monde et signer une transactio­n. Finis les déplacemen­ts en catastroph­e. « Ce qui ne signifie pas pour autant que le contact humain soit chose du passé, conclut l’experte. Aucune technologi­e, aussi efficace soit-elle, ne peut se substituer au contact humain lors d’une transactio­n de cette importance. »

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