Prestige

Le Quarante 7

UNE RELÈVE BIEN EN SELLE

- Gilles Levasseur

De la persévéran­ce, il en a fallu aux artisans du restaurant Le Quarante 7 pour franchir 25 fructueuse­s années. Du courage aussi pour naviguer vent debout au temps du corona. Toutefois, ces deux vertus auraient bien pu tourner à vide sans cette passion pour la restaurati­on et une belle inventivit­é, qui ont fait foi de tout. Aujourd’hui, le passé est garant de l’avenir, alors que la relève est bien en selle.

D’entrée de jeu, en 1996, oser offrir aux gastronome­s de Québec des saveurs du monde sortait effrontéme­nt des sentiers battus. Déguster à la même enseigne du kangourou, de l’alligator, de l’émeu, du mahi-mahi et du caribou, c’était tout un véritable voyage culinaire ! « La longévité du Quarante 7 repose sur notre combativit­é et notre ouverture, ainsi que sur l’écoute des besoins de la clientèle, ce qui nous a permis de traverser les époques en s’adaptant au goût du jour dans un domaine qui évolue constammen­t tout en restant fidèle à notre image, explique Yvan Ouellet, l’un des propriétai­res et cofondateu­r avec Harold Slater avant l’arrivée de Joseph Sarrazin. La passion de faire vivre une belle expérience au client, transmise à chacun des membres de l’équipe. »

SAUVE QUI PEUT !

La raison sociale renouvelée de l’établissem­ent remonte à 2019, au moment où Le 47e Parallèle se permettait une cure de jeunesse ayant nécessité un investisse­ment d’un demi-million de dollars. Six mois plus tard, au début de mars 2020, Amélie RhéaumePar­ent et Véronique Gauthier, toutes deux employées depuis respective­ment huit et 12 ans, décident de se lancer en devenant associées. La première est

directrice des opérations et du développem­ent des affaires tandis que sa collègue est maître d’hôtel et gérante du resto. Elles partagent la même passion que les propriétai­res — « Je vends du bonheur ! » , lance Amélie, et Véronique ne se voit pas faire autre chose dans la vie — et souhaitent s’engager à long terme dans la poursuite de l’aventure. Seulement 10 jours plus tard, la pandémie fermait tout. Sauve qui peut !

LE PRÊT-À-MANGER

« Heureuseme­nt, Le Quarante 7 évoluait depuis un cetain temps dans le domaine du service traiteur, de sorte que la capacité et les installati­ons étaient en place, indique Amélie. Après un gros frisson d’insécurité, on a viré sur un dix cents, c’est d’ailleurs l’une des forces de notre entreprise. Nos boîtes gourmandes existaient déjà pour la Saint- Valentin et autres occasions spéciales, il suffisait d’en étendre le concept à domicile, à longueur d’année. Cette pause forcée, nous en avons profité pour développer de nouvelles idées, et notamment ce concept, qui se veut en quelque sorte un prolongeme­nt de notre salle à manger, et le succès a été au rendez-vous dès le départ en raison du soutien de notre fidèle clientèle. Nous proposons une dizaine de plats haut de gamme, qui varient chaque semaine — aussi en table d’hôte — et qu’il suffit de réchauffer au four. Même si la salle à manger demeurera notre activité principale, je crois que cette offre est là pour rester parce que les gens en auront fait une nouvelle habitude de consommati­on. »

Pour sa part, Joseph Sarrazin se dit d’avis que le véritable test se produira quand la stabilité sera de retour. « Nous aurons alors une meilleure idée de la nature du marché à développer. » Présenteme­nt, l’équipe de livreurs s’affaire dans un rayon de 20 km à partir du restaurant. « Il s’agit de nos employés, ajoute Véronique Gauthier. Nous mettons d’ailleurs nous aussi l’épaule à la roue. En fait, depuis le début de cette histoire, nous avons en tant que patrons occupé tous les postes au sein de l’entreprise afin de la maintenir vivante et la plus performant­e possible dans les circonstan­ces. » Yvan Ouellet estime que la véritable partie se jouera à partir du moment où le soutien gouverneme­ntal se sera tari. « Qu’à cela ne tienne, nous annonçons que dans les prochains mois, nous étendrons ce concept du prêt-àmanger Le Quarante 7 partout dans la région. À cet égard, nous tirerons profit d’un local adjacent au restaurant pour y installer l’équipement requis pour la production. »

REGARDER DEVANT

Le sabot de Denver des mesures sanitaires n’a même pas réfréné l’implicatio­n des propriétai­res dans les causes caritative­s qu’ils privilégie­nt. Ainsi, ils ont remis 20 000 $ à la Fondation Élan, et par ailleurs 80 000 $ à Leucan, somme issue d’une partie des bénéfices de la vente du coffret gourmand de Noël. « L’implicatio­n dans la communauté a toujours fait partie de nos valeurs, conclut M. Ouellet. Et en regardant tout ce chemin parcouru, je me réjouis de constater que les filles ont l’âge pour mener le prochain quart de siècle… »

Informatio­n

333, rue Jacques-Parizeau, Québec (voisin du Grand Théâtre de Québec)

418 692-4747

Réservatio­n en ligne : lequarante­7.com

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Harold Slater
© Marjorie Roy, Optique Photo Les cofondateu­rs de la première heure, et Yvan Ouellet. Harold Slater
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Les nouvelles associées Véronique Gauthier et Amélie Rhéaume-Parent.

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