Prestige

ENTREPRENE­URIAT

- Annie Fortin Focus TDL

QUE PEUT-ON TROUVER LORSQU’ON OSE ALLER AU FOND DE SOI ? J’AI JUSTEMENT ENTENDU PARLER RÉCEMM ENT D’UNE JEUNE TRENTENAIR­E, INGÉNIEURE, QUI A PROFITÉ DE LA PAUSE FORCÉE DE LA PANDÉMIE POUR ALLER À LA RENCONTRE D’ELLE-MÊME. TRANSFORMA TION EXTRÊME ! EN EFFET, ELLE S’EST RECONNECTÉ­E À SON ÂME D’ARTISTE, EN TOTAL PORTE-À-FAUX AVEC LE PARCOURS SUIVI JUSQU’ALORS, FORTEMENT INFLUENCÉ PAR LES RÊVES PARENTAUX. EXIT L’INGÉNIERIE, ELLE S’EXPRIMERA DORÉNAVANT DANS CE QUI LA FAIT VIBRER. AVEC TOUS LES CHA NGEMENTS DE VIE QUE CELA IMPOSE. MAIS ELLE SERA PLUS HEUREUSE.

Autre exemple, celui d’une figure bien connue du monde de la finance, un homme toujours au service d’autrui. En s’intérioris­ant, il a réalisé que tous ceux et celles pour qui il s’était dévoué n’étaient plus là maintenant qu’il vivait des difficulté­s. Pause complète dans sa carrière. Il ignore tout de son prochain défi, mais il sait que rien ne sera plus comme avant, car il a décidé de se choisir avant tout. Quant à cette mère au foyer qui préparait des repas-maison, sa réflexion a eu l’effet inverse, en la poussant à terminer ses études universita­ires et se positionne­r dans le milieu des affaires, dans le domaine qui l’a toujours attirée.

Chacune de ces personnes s’est permis le cadeau de se poser les vraies questions et y répondre. Qui suisje réellement ? Qu’est-ce que je veux vraiment dans la vie ? Comment, avec mes talents, puis-je apporter ma contributi­on ? Cela dit, combien de gens vont jusquelà ? Bien peu, selon ce que j’observe. D’abord, le feu roulant de nos vies trépidante­s fait tout pour nous en éloigner, nous empêchant de trouver le temps de prendre le temps… Moi la première, sans pandémie, j’aurais continué mes semaines jusqu’à 90 heures et mes trois soirs de réseautage, et foncer sans me questionne­r. Tout cela est maintenant définitive­ment derrière moi. Mon agenda hebdomadai­re comporte désormais une précieuse plage de deux heures pour observer ma vie, pour connecter avec mon essence. Je veux travailler à des heures normales et côtoyer des gens — des clients — avec qui je me sens bien, avec qui je partage quelque chose d’agréable et constructi­f. Quitte à réduire mon revenu.

Choisit-on pareil questionne­ment que nous nous heurtons à la peur de tout ce que nous pourrons découvrir en soi, et surtout, de ce que ça exigera en termes de changement­s. Et que dire de la réaction des proches, de l’entourage personnel, profession­nel ? Que vont penser les gens ? Ce genre d’exercice requiert courage, lucidité, humilité. Constater que nous avons longtemps erré à côté de notre X s’avère une prise de conscience majeure, réservée à une élite de convaincus. Quand on se trouve, la conviction repose essentiell­ement sur des valeurs intérieure­s profondes, peu sujettes aux influences externes. Souveraine­té.

Bref, ce bouleverse­ment mondial semble avoir ébranlé les colonnes du temple de l’emploi, si l’on en croit quelques études. Celles-ci évaluent à 3-4 personnes sur 10 le nombre de travailleu­rs qui songent à quitter leur emploi cette année ou à en dénicher un autre. En avril seulement, selon une compilatio­n du Départemen­t du Travail des États-Unis, plus de quatre millions de personnes ont laissé leur poste, un record.

J’invite les personnes à s’accorder ce genre de pause pour s’interroger sur la place qu’elles occupent ici et maintenant dans ce monde. Des surprises vous attendent, mais aussi déstabilis­antes soient-elles sur le coup, celles-ci sont toujours une promesse d’harmonie.

Pour en savoir davantage : focustdl.com

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