La fin d’un monde
Comment les dinosaures ont-ils disparu ? C’est la question qui hante les scientifiques depuis la découverte des premiers fossiles d’iguanodons dans les années 1820.
« L’immense majorité des paléontologues s’entendent pour dire que l’extinction s’est faite de façon soudaine, et que la cause principale est la chute d’un astéroïde survenue il y a 66 millions d’années », résume Stephen Brusatte, de l’université d’Édimbourg.
Il faut dire que l’écrasement de ce bolide large de 10 km, et dont on trouve l’impact dans le Yucatan, équivaut à l’explosion de plusieurs millions de bombes nucléaires. Il a dû déclencher d’immenses tsunamis, des séismes violents, des incendies, et mettre en suspension des tonnes d’aérosols et de poussières dans l’atmosphère, refroidissant brutalement la Terre et entravant la photosynthèse. Bilan, les trois quarts des espèces végétales et animales ont été rayées de la carte.
Mais certains doutent encore qu’il soit le seul coupable. Les dinosaures étaient-ils déjà en déclin lors du drame ? D’autres événements, comme des changements climatiques ou des éruptions volcaniques majeures, les avaient-ils fragilisés ? Nul ne le sait, mais une étude parue en janvier dans PNAS avance une autre hypothèse : les dinosaures auraient peut-être été desservis par leur lente reproduction. En observant les lignes de croissance présentes sur les dents d’embryons fossilisés de deux espèces (un protocératops et un hypacrosaurus), les chercheurs de la Florida State University ont calculé que les oeufs pouvaient incuber pendant trois à six mois. Une éternité !