Quebec Science

L’OUÏE UNE CACOPHONIE DE SAVEURS

-

Le fromage en grains serait-il aussi bon s’il ne faisait pas « couic-couic » ? Rien n’est moins sûr, si l’on se fie à la croustille sonique du professeur de psychologi­e Charles Spence !

Il y a 10 ans, son équipe du Crossmodal Research Laboratory à l’université d’Oxford a amplifié le son de la masticatio­n de croustille­s, ce qui a influencé la perception des participan­ts. Plus le bruit était fort, plus les croustille­s étaient jugées fraîches.

De la même façon: « On pense qu’on perçoit le croquant, le pétillant et le crémeux avec nos dents, mais ces dernières ne ressentent rien, assure Charles Spence. C’est surtout le son qui cause cette impression dans la bouche. »

Il a ensuite découvert que certaines musiques changent les goûts primaires ou même les textures. Des clochettes et des aiguës peuvent ainsi amplifier la perception du sucré. C’est ce qu’il appelle « l’assaisonne­ment sonique ». « On travaille avec un chocolatie­r belge, Dominique Persoone, par exemple, pour trouver une musique qui augmentera­it le côté crémeux de ses produits en magasin, raconte le professeur. On collabore aussi avec des entreprise­s dans l’industrie de la bière en Belgique et aux États-Unis. Imaginez que vous achetez une bière et que, en scannant son étiquette avec votre téléphone, une liste de lecture vous soit suggérée pour mieux l’apprécier. » À l’opposé, trop de bruit réduit la capacité à percevoir le sucré et le salé; voilà pourquoi la nourriture d’avion, consommée dans un environnem­ent sonore à 85 décibels en moyenne, semble insipide (il faut préciser que la faible pression de l’air et le bas taux d’humidité en cabine font aussi partie de l’explicatio­n).

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada