Gare aux cyberpirates de l’air !
« Les avions civils sont la cible numéro un des terroristes; il s’agit des moyens de transport les plus visés », rappelle François Rivasseau, chargé de l’espace et de la sécurité numérique au Service européen pour l’action extérieure. Et les avions autonomes n’y échapperont pas. Au contraire, ils y seraient même plus vulnérables en raison de leur système GPS. Des hackers relativement expérimentés pourraient brouiller ou altérer les signaux satellitaires reçus pour tromper le système de localisation. Une attaque de ce genre a eu lieu dans la mer Noire l’été dernier. Le calcul de la position d’une vingtaine de bateaux a été perturbé, indiquant qu’ils se trouvaient sur terre plutôt que sur les eaux.
Cela laisse craindre le pire à François Rivasseau pour qui « des avions entièrement sans pilotes sont assimilables à des drones, et il y a déjà des exemples, notamment sur le front Irak-Syrie, où on rapporte une prise de contrôle de certains drones de façon hostile ».
«B ien entendu, les appareils autonomes ne pourraient être commercialisés pour l’aviation civile sans une vérification extrêmement stricte par les agences responsables de la sécurité aérienne, poursuit l’expert. Mais tant que la cybercriminalité continuera à croître plus rapidement que la cybersécurité, des avions de ligne sans pilotes me paraissent improbables dans les années à venir. Ce serait davantage intéressant pour l’aviation militaire. »