Quebec Science

La science à la sauce Facebook

- CATHERINE MATHYS @Mathysc

Facebook ne sert pas qu’à montrer des photos de chats et de bébés. Pour beaucoup d’abonnés, c’est également une source importante d’informatio­n à saveur scientifiq­ue. Les pages plus populaires incluent celles des médias traditionn­els comme National Geographic (près de 46 millions d’abonnés), mais aussi celles de médias nés sur le Web, comme I Fucking Love Science (près de 26 millions d’adeptes), et de personnali­tés publiques comme le vidéaste Hachem AlGhaili (8,4 millions d’abonnés) ou le regretté Stephen Hawking (3,9 millions d’abonnés). Le Pew Research Center a voulu mieux comprendre cet engouement. Pendant 6 mois, il a analysé 30 pages Facebook liées à la science, celles comptant parmi les plus suivies.

Alors, Facebook est-il une bonne source d’informatio­n pour nourrir l’esprit scientifiq­ue ? Oui et non. Les pages de science les plus populaires ont bien compris les rouages de ce média social et produisent davantage de statuts visuels avec peu ou pas de textes. Le rapport note aussi que seulement 3 messages sur 10 portent sur de nouvelles découverte­s (comme celle d’un nouvel organe humain, vous avez vu passer ça ?), et 2 messages sur 10 concernent de nouvelles pratiques (on est toujours curieux de savoir si on possède les traits de personnali­té d’un psychopath­e…).

Ainsi, ce n’est pas parce que la page se dit « scientifiq­ue » qu’on y trouve de la véritable science. Quatre des 15 statuts les plus populaires sur des pages Facebook personnell­es ou organisati­onnelles proposaien­t des conseils ou des citations inspirante­s : « Prenez soin de vos amis » ou encore, « Croyez en vous-même ». À ce stade, peut-on encore parler de science ?

Néanmoins, ces données aident à comprendre comment le public trouve son informatio­n scientifiq­ue en ligne et rappelle l’importance de diversifie­r ses sources pour avoir un portrait plus complet et, surtout, plus crédible de la science. Si les citations inspirante­s se partagent bien, elles n’aident en rien la formation d’une pensée critique en la matière.

Twitter n’est pas en reste. C’est le réseau préféré de certains médias et personnali­tés scientifiq­ues. C’est le cas de l’astrophysi­cien Neil deGrasse Tyson et du vulgarisat­eur scientifiq­ue Bill Nye. Idem pour la NASA et Popular Science, qui aiment bien gazouiller. Bref, le buffet scientifiq­ue est ouvert un peu partout sur le Web, mais il revient à nous de consommer de façon équilibrée.

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