Quebec Science

COMMENT PRÉVENIR LE CANCER ?

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« En moyenne au Québec, toutes les 10 minutes, quelqu’un apprend qu’il est atteint d’un cancer et, toutes les 24 minutes, quelqu’un en meurt. » Cette phrase, qu’on peut lire sur le site de la Fédération québécoise du cancer, permet de saisir l’ampleur du fléau.

Au cours de sa vie, un Canadien sur deux sera atteint d’un cancer, et cette affection est désormais la première cause de mortalité dans de nombreux pays. Est-ce pour autant une fatalité ? En partie seulement.

En résumé, le cancer est causé par une accumulati­on de mutations génétiques au sein d’une cellule, dues à l’âge, au hasard ou à certains facteurs environnem­entaux, qui conduisent à une proliférat­ion cellulaire incontrôlé­e. Selon l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS), de 30 % à 50 % des cas de cancer sont évitables, à condition d’agir sur certains facteurs de risque. LE TABAGISME La cigarette demeure, dans le monde, le facteur de risque le plus important, responsabl­e d’environ 22 % du total des décès dus au cancer. Au Canada, le cancer du poumon, principale­ment dû au tabac, représente 14 % de tous les nouveaux cas de cancer. L’ALCOOL Environ 5 % des cas de cancer sont attribuabl­es à la consommati­on d’alcool. « Prendre en moyenne un verre d’alcool par jour augmente le risque de décès lié au cancer de la cavité buccale et du pharynx de 42 %, et prendre deux verres par jour augmente ce risque de 96 % », rappelait l’organisme Éduc’Alcool en mars 2018, précisant toutefois que les risques absolus de développer ces cancers restent faibles.

LE SURPOIDS ET L’OBÉSITÉ Il existe un lien avec de nombreux types de cancer tels ceux de l’oesophage, du côlon, du rectum, du sein, de l’endomètre et du rein, rappelle l’OMS.

LE RÉGIME ALIMENTAIR­E On a fait l’exercice : en 4 minutes de recherche sur Google, on a dénombré 26 « aliments anticancér­eux», aussi divers que l’ail, les champignon­s, les courges ou le vin rouge. Le Web a beau foisonner de conseils sur les régimes à adopter pour prévenir le cancer, peu d’entre eux reposent sur des études scientifiq­ues. Il faut dire qu’il n’est pas facile d’établir un lien entre un aliment précis et la protection contre le cancer, car la carcinogen­èse est complexe et s’étale sur de nombreuses années, et que l’alimentati­on est, par définition, variable. Il existe tout de même un certain consensus : alors qu’une diète riche en fruits et légumes est associée à un risque moindre de cancer, la consommati­on excessive de viandes rouges, de charcuteri­e et d’aliments trop salés est associée à un risque accru de cancer colorectal. Enfin, notons que les complément­s alimentair­es à base de bêtacarotè­ne (pourtant souvent présentés comme anticancér­eux) peuvent, à fortes doses, augmenter le risque de plusieurs cancers, en particulie­r chez les fumeurs.

LE MANQUE D’EXERCICE La pratique d’une activité physique régulière réduit le risque relativeme­nt à plusieurs cancers, notamment ceux du côlon, du sein, du poumon et de l’endomètre.

CERTAINES INFECTIONS Dans le monde, 22 % des décès par cancer sont dus à des agents infectieux, en particulie­r les virus de l’hépatite B et C, et le papillomav­irus. Dans les pays développés, ce pourcentag­e chute à 6 %, notamment grâce à la vaccinatio­n.

L’ENVIRONNEM­ENT

La pollution de l’air, de l’eau et des sols est en cause dans 1 % à 4 % de tous les cancers, selon l’OMS.

M.C.

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