Qu’est-ce que la maladie pulmonaire obstructive?
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Pas étonnant que ce terme, bien que pointu, se taille une place dans le palmarès : il fait partie de la vie de 20 % des Québécois de 65 ans et plus (et de 9,6 % des
35 ans et plus).
La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), aussi appelée bronchopneumopathie chronique obstructive, est un terme générique qui regroupe les affections caractérisées par une obstruction chronique et irréversible de la circulation de l’air à l’intérieur des poumons. Les symptômes principaux sont un essoufflement (ou manque d’air) qui s’aggrave peu à peu, et une toux chronique avec production de crachats. La MPOC est malheureusement une maladie évolutive pour laquelle il n’y a pas de traitement curatif, et elle représente la quatrième cause de décès dans le monde. En fait, ce diagnostic inclut les bronchites chroniques et l’emphysème. « Il est possible d’être atteint d’une des deux maladies ou des deux à la fois. Elles sont la plupart du temps dues à l’utilisation du tabac [NDLR : dans 80 % à 90 % des cas] », explique l’inhalothérapeute Marie-Ève Girard. La pollution atmosphérique ainsi que les poussières et les produits chimiques sur le lieu de travail sont également des facteurs de risque.
Alors que la bronchite entraîne une inflammation et un rétrécissement des bronches, l’emphysème est plutôt associé à une destruction des alvéoles, ces petits « sacs » pulmonaires dans lesquels se font les échanges gazeux. « L’air demeure emprisonné à l’intérieur des alvéoles endommagées, ce qui rend la respiration plus laborieuse. Les échanges gazeux sont eux aussi affectés », précise l’inhalothérapeute. Depuis une quinzaine d’années, plusieurs recherches suggèrent que la MPOC pourrait être une maladie autoimmune déclenchée par la consommation de tabac, ouvrant des pistes thérapeutiques nouvelles. M.C.