COMMENT FAIRE BAISSER SON TAUX DE CHOLESTÉROL ?
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Environ 40 % des Canadiens de 6 à 79 ans ont un taux de cholestérol total nuisible à la santé, selon Statistique Canada. Le chiffre a de quoi inquiéter, quand on sait qu’un taux élevé de cholestérol dans le sang est directement lié au développement de l’athérosclérose, cette maladie qui « bouche » les artères et augmente le risque d’accident cardiovasculaire.
Contrairement aux idées reçues, le cholestérol est indispensable à l’organisme, puisqu’il entre dans la composition des membranes des cellules. Et il n’existe pas différents types de cholestérol, mais plutôt différentes molécules responsables de son transport dans le sang : les lipoprotéines de haute densité (HDL), que l’on associe au « bon » cholestérol, et celles de faible densité (LDL), que l’on désigne comme le « mauvais » cholestérol.
Les LDL favorisent le dépôt de graisses sur la paroi des artères et donc l’apparition de plaques d’athérosclérose. C’est pourquoi, lorsqu’on fait un « bilan lipidique », on mesure dans le sang les taux de cholestérol total, de HDL, de LDL, et de triglycérides, d’autres lipides du sang.
« Pour diminuer le taux de cholestérol LDL, la nutrition est la pierre angulaire du traitement. On recommande de diminuer la quantité de gras saturés et d’éliminer les gras trans », résume Chantal Blais, nutritionniste spécialiste du sujet à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.
En gros, les conseils habituels de santé prévalent : outre l’activité physique, il faut privilégier les fruits et légumes, diminuer la quantité de viandes grasses, de produits laitiers (ou choisir les produits écrémés) et de certaines huiles végétales comme l’huile de coco. « Les fibres alimentaires comme celles de l’avoine, de l’orge et des légumineuses peuvent baisser de 5 % à 10 % le taux de cholestérol si elles sont consommées régulièrement », dit-elle.
Par ailleurs, des médicaments appelés statines permettent d’abaisser sensiblement le taux de LDL (de 40 % à 50 %). En 2015, ils étaient prescrits à 31 % des assurés du régime public d’assurance médicament, et à 67 % de ceux ayant déjà eu une maladie cardiovasculaire. Cette prescription à large échelle suscite des controverses, certains chercheurs ayant remis en question l’effet protecteur des statines lorsqu’elles sont prescrites en prévention chez des personnes n’ayant jamais eu de problème cardiovasculaire.
Les débats autour du cholestérol ne cessent d’ailleurs de ressurgir. « Récemment, des études ont démontré qu’on avait peut-être surestimé l’influence du cholestérol alimentaire. Cela dit, l’adoption de saines habitudes de vie reste bénéfique, au-delà de la baisse du LDL », rappelle Mme Blais.