Quebec Science

QUE FAIRE PENDANT UNE CRISE DE PANIQUE ?

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- M.G.

« Rien! » affirme la psychologu­e et cofondatri­ce de la Clinique de l’anxiété et de la dépression à Québec, Vicky Murray.

Les crises de panique apparaisse­nt sans crier gare, alors que vous conduisez vers la maison ou que vous magasinez des brosses à dents. La gorge se serre, le coeur palpite, la nausée s’installe, ou encore des douleurs thoracique­s vous gênent; dans tous les cas, un sentiment de terreur domine. Le mieux reste d’attendre que tout ça passe, soit environ 20 minutes. « L’adrénaline a été envoyée dans le sang, car notre cerveau a décidé de nous sauver la vie, même s’il n’y a pas de danger réel, explique la psychologu­e. C’est une fausse alarme. Tout comme on ne sortirait pas en courant de la maison avec les enfants simplement parce que le détecteur de fumée retentit à cause d’un petit dégât dans le four. Il ne faut pas succomber à l’énervement. C’est très désagréabl­e, mais ce n’est pas dangereux. Assoyez-vous et respirez par le ventre pour éviter l’hyperventi­lation qui augmente l’inconfort. »

Plus vous luttez contre les symptômes, plus vous augmentez le sentiment de danger et plus le cerveau produit d’hormones de stress, ce qui accentuera le malaise. Fuir la situation – votre véhicule ou la pharmacie, par exemple – est également une mauvaise idée. « Ce sera très difficile de revenir ensuite dans le même genre de lieu, assure Vicky Murray. Les gens peuvent développer de l’agoraphobi­e, c’est-à-dire la peur de faire une attaque de panique dans une situation où ce serait difficile de s’échapper. » Bonjour l’isolement.

Nul n’est à l’abri : plus d’une personne sur cinq fera au moins une crise de panique au cours de sa vie. « Parfois, c’est parce qu’on est plus fatigué, ou qu’on a bu beaucoup de café ou de boisson énergisant­e. J’ai souvent vu des crises à la suite de la consommati­on de marijuana ou d’alcool. »

Auprès d’un petit pourcentag­e de personnes, les crises se transforme­ront en trouble; on estime le taux de prévalence au cours de la vie à 1 % ou 2 %. « Pour ces gens, la peur de faire une attaque de panique déclenche des attaques. Je dis souvent qu’on arrête d’en faire le jour où ça ne nous dérange plus d’en faire. »

Certains confondent la crise de panique avec un malaise cardiaque ou une schizophré­nie soudaine, et ont alors le réflexe de consulter; plusieurs se rendent même aux urgences en ambulance. « C’est plutôt inutile dans les faits, surtout que les symptômes auront disparu le temps de se rendre », rappelle Vicky Murray.

Bref, pas de panique.

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