Quebec Science

COMMENT MIEUX GÉRER SON STRESS ?

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- M.G.

Les trucs de Marie-France Marin, chercheuse au Centre de recherche de l’Institut universita­ire en santé mentale de Montréal:

BOUGER « Le cerveau ne fait pas la différence entre un stresseur absolu, comme être en zone de guerre, et un stresseur relatif, comme un examen à l’école. Dans les deux cas, il relâche les mêmes hormones – l’adrénaline et le cortisol – qui mobilisent l’énergie pour affronter la menace. Mais en 2018, dans 99 % des cas, personne n’utilise cette énergie. On sent alors un bouillonne­ment intérieur. Il faut l’évacuer en s’activant; par exemple, en prenant l’escalier après une réunion super stressante ou en faisant des pompes. On évite ainsi de sortir le trop-plein d’une mauvaise façon, en étant agressif avec un proche. »

RESPIRER EN GONFLANT LE VENTRE, CHANTER OU RIRE « Les gens ne croient pas vraiment à ces trucs. Pour- tant, le mécanisme est logique. En respirant avec le ventre, le diaphragme s’étire au maximum. Quand ce muscle est étiré, la réponse de stress (les hormones) est freinée. C’est simple : si vous entrez dans un dépanneur et que quelqu’un vous met un fusil sur la tempe, c’est sûr que vous allez retenir votre respiratio­n. Respirer à pleins poumons indique donc au cerveau qu’il est impossible que votre vie soit en danger. C’est le même principe pour le chant et le rire. »

SE TROUVER DES PLANS B « Si on menace de couper des postes au boulot et que ça vous stresse, vous pouvez mettre votre curriculum vitæ à jour et regarder les offres d’emploi. Le plan B peut également être farfelu. Y réfléchir stimule le lobe frontal, une partie du cerveau qui se désactive quand on est devant un grave danger. Ça indique encore une fois que notre vie n’est pas menacée, puisqu’il y a une porte de sortie. »

TENIR UN JOURNAL DU STRESS « Ce truc demande plus de travail, mais puisque le stress contribue à beaucoup de maladies, ça vaut le coup. Notez chaque jour toutes les situations qui vous angoissent. Il faut ensuite lier chacune d’entre elles à l’un des quatre facteurs que la littératur­e scientifiq­ue a déterminés : est-ce une situation nouvelle; une qui diminue votre sens de contrôle; qui est imprévisib­le; ou qui pose une menace à votre ego ? On retourne ensuite la situation. Comment faire pour diminuer l’effet de nouveauté ou augmenter votre impression de contrôle si vous décrochez un nouveau poste, par exemple ? Ce peut être de discuter de votre nouveau poste avec la personne qui l’occupait auparavant. »

 ??  ?? 1. Pour relire le reportage sur le baclofène, consultez le numéro de janvier-février 2017 de Québec Science ou rendez-vous sur notre site: www.quebecscie­nce.qc.ca.
1. Pour relire le reportage sur le baclofène, consultez le numéro de janvier-février 2017 de Québec Science ou rendez-vous sur notre site: www.quebecscie­nce.qc.ca.

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