Quebec Science

COMMENT SOIGNE-T- ON UNE TENDINITE ?

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- M.B.

En temps normal, lorsqu’on se déchire un muscle, il se produit une inflammati­on. Bien que douloureus­e, cette réaction normale du corps humain est souhaitabl­e; sans elle, la structure atteinte ne peut se réparer. Certains traitement­s créent même un cycle inflammato­ire de façon délibérée pour favoriser la guérison.

Avec un tendon, toutefois, l’histoire est différente. « Contrairem­ent au muscle, le tendon est très peu vascularis­é. Le résultat de ce faible apport sanguin: les réactions inflammato­ires qui s’y produisent sont minimales », explique Nicolas Dumont, professeur adjoint à l’École de réadaptati­on de la faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Pour soigner une tendinite, il faut se tourner vers le renforceme­nt musculaire de type excentriqu­e préconisé par le docteur William Stanish, auteur de la bible sur les tendinites : Tendinitis, Its Etiology and Treatment, publiée en 1984, puis republiée au tournant des années 2000. La technique de ce chercheur de l’université de Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, sollicite le tendon à la fois en torsion et en traction.

Dans le cas d’une tendinopat­hie du tendon d’Achille, l’une des plus communes, l’exercice consiste à s’appuyer sur la pointe des pieds au bord d’une marche, puis de contrôler (donc de freiner) lentement la descente. « Avec le protocole de Stanish, on impose un stress mécanique important qui force les fibres tendineuse­s à se réaligner et à cicatriser. De toutes les modalités de traitement possibles, ce sont les exercices qui sont les plus efficaces pour traiter les tendinopat­hies », affirme Nicolas Dumont.

Improviser de tels exercices à la maison s’avère toutefois difficile. Et même risqué: en abuser peut avoir l’effet contraire à celui recherché, soutient M. Dumont. « On devrait consulter un profession­nel de la santé plutôt que de risquer d’empirer le problème », recommande-t-il.

En attendant une consultati­on, il faut agir à la source et diminuer, voire cesser, l’activité sportive ou le mouvement fautif. Puis, on peut appliquer de la glace sur le site douloureux et avaler des comprimés d’antidouleu­rs, comme de l’acétaminop­hène. Surélever le membre atteint est aussi une bonne idée. Partant pour une petite soirée de fainéantis­e?

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