Tête-à-tête entre la science et l’architecture
Si les émissions de rénovation à la télé nous ont appris quelque chose, c’est bien que la conception des cuisines fait parfois de spectaculaires entorses aux principes de l’ergonomie. Des savants ont pourtant étudié comment le design peut nous faciliter la vie. C’est le cas de l’architecte autrichienne Margarete Schütte-Lihotzky qui a révolutionné l’aménagement de la cuisine. Son plan, griffonné sur un bout de papier en 1926, est l’un des précieux objets contenus dans Culte du labo : une histoire non conformiste des rapports entre la science et l’architecture, présentée par le Centre canadien d’architecture (CCA) de Montréal. Cette exposition relate le dialogue continu entre la science et l’architecture, d’où ont émergé des solutions pratiques aux défis du design, depuis la cuisine jusqu’aux plans d’urbanisme.
Parmi les artéfacts, on retrouve notamment une planche de l’Encyclopédie de Diderot et de d’Alembert (1763) qui détaille l’architecture intérieure d’un laboratoire de chimie, ainsi qu’une série de photographies des exercices effectués par les étudiants de l’architecte soviétique Nikolaï Ladovski pour mesurer leur précision visuelle et leur perception spatiale. Cette pièce unique est d’ailleurs l’un des trésors que le commissaire invité, l’historien en architecture américain Evangelos Kotsioris, a exhumé des archives du CCA pour l’occasion.
À la fin de la visite, qu’on peut entreprendre avec un guide audio, on fait une pause à la splendide librairie du CCA. En plus d’ouvrages spécialisés sur l’urbanisme, le design et la photographie, on y trouve une sélection toute spéciale de documents qui complètent l’exposition.
Culte du labo, au Centre canadien d’architecture de Montréal, jusqu’au 2 septembre 2018. cca.qc.ca