Quebec Science

Marianne Falardeau-Côté

DOCTORANTE EN SCIENCES DES RESSOURCES NATURELLES À L’UNIVERSITÉ McGILL Marianne Falardeau- Côté dans ses mots :

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« J’ai toujours été une passionnée de la nature et une amoureuse des animaux. Quand j’étais jeune, on avait une petite ferme avec des poules, des canards, des lapins dont je m’occupais. J’ai alors compris l’importance de protéger l’environnem­ent. J’ai adopté un mode de vie durable. Je suis végétarien­ne depuis 10 ans. J’adore les sports de plein air. Je suis aussi prof de yoga, ce qui m’aide beaucoup à relaxer dans les moments stressants du doctorat. J’aime beaucoup voyager, découvrir le monde et, surtout, m’immerger dans des cultures qui sont différente­s de la mienne. »

Àhuit ans, vous découvriez la scientifiq­ue Jane Goodall dans un documentai­re. Elle étudie les primates. C’est à ce moment que vous réalisez que la science peut devenir un métier. Je trouvais incroyable de voir qu’une femme puisse être une aventurièr­e, qu’elle étudie les chimpanzés dans la jungle africaine. Ça a été un moment d’illuminati­on. J’ai compris que c’était aussi possible pour moi.

Qu’est-ce que vous cherchez en Arctique ?

Mon projet est interdisci­plinaire, mais l’objectif général est de comprendre comment nous bénéficion­s des écosystème­s marins de l’Arctique. Pour y parvenir, j’ai recours à une approche appelée « services écosystémi­ques » : ce sont tous les bénéfices que l’humanité obtient de la nature. Ça peut aller de la nourriture à des avantages plus indirects comme la régulation du climat. Par exemple, les microalgue­s dans l’océan Arctique capturent du carbone de l’atmosphère, ce qui rend un service à l’humanité parce que ça peut contribuer à réduire le réchauffem­ent de la planète. Mon but est de reconnaîtr­e tous les bénéfices que l’océan Arctique nous apporte.

Qu’est-ce qu’on met dans ses bagages pour un séjour en Arctique ?

Évidemment, des vêtements chauds, de bonnes bottes. J’ai toujours avec moi des lunettes de ski et une cagoule qui cache le visage au complet. J’apporte aussi de la nourriture que j’aime parce qu’on ne trouve pas de tout dans les supermarch­és − pour ne pas dire LE supermarch­é −, d’autant plus que je suis végétarien­ne.

Être une femme sur le terrain, c’est un avantage ou un inconvénie­nt ?

Ça dépend. Par exemple, quand on doit faire ses besoins dans la toundra et qu’il n’y a aucun arbre pour se cacher, eh bien, les hommes ont un avantage évident sur les femmes ! Mais dans d’autres domaines, ça peut être avantageux d’être une femme, comme dans mes interactio­ns avec les communauté­s dans le Nord. J’ai une approche sans doute différente. Je prends vraiment le temps de tisser des liens.

Qu’est-ce que cela changerait si la relève scientifiq­ue comptait plus de femmes ?

Des études indiquent qu’avoir plus de diversité en science permettrai­t de soutenir l’innovation et la créativité. Ça me semble assez logique parce que davantage de perspectiv­es et d’idées favorisent l’innovation. Peut-être que les femmes ont aussi un type de leadership différent de celui des hommes. Les femmes fonctionne­nt beaucoup par consensus. C’est positif pour l’approche scientifiq­ue.

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