L’IA dans la cité
Donner la clé de la ville à l’intelligence artificielle promet d’améliorer son empreinte écologique et l’efficacité de ses services. Mais y a-t-il un prix à payer ?
Depuis 2016, une foule de dispositifs technologiques sont expérimentés dans une résidence de l’École de technologie supérieure (ÉTS) à Montréal. Entre autres fonctionnalités, ils peuvent lancer une alerte en cas de fuite d’eau, baisser le chauffage si il y a un redoux ou permettre d’éteindre les lumières à l’aide d’une commande.
Mais l’ambition de ces systèmes automatisés dépasse largement le confort des locataires.
De la maison intelligente à la ville intelligente, il n’y a qu’un pas. Pour Mohamed
Cheriet, professeur à l’ÉTS et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la durabilité écologique d’Eco-Cloud, ces installations constituent un « banc d’essai » . Son but ? Explorer leur potentiel à améliorer la gestion de l’énergie à l’échelle d’un quartier, voire d’une municipalité.
À terme, le déploiement du système est prévu dans 200 résidences pour le début de l’année 2020. Les données amassées permettront d’analyser en temps réel la consommation d’eau et d’électricité à l’intérieur d’une résidence et aussi dans plusieurs d’entre elles, et ce, simultanément, comme s’il s’agissait d’une petite cité en soi.
Et le projet s’intègre à un terrain de jeu encore plus vaste : le Laboratoire à ciel ouvert de la vie intelligente (LAB-VI). Par cette initiative de Vidéotron, menée en collaboration avec l’ÉTS, l’entreprise Ericsson et le Quartier de l’innovation, on met en place une infrastructure technologique pour tester différentes solutions numériques dans le quartier Griffintown, à Montréal, comme des abribus intelligents. Les partenaires auront bientôt accès à un réseau 5G grâce auquel des capteurs partageront entre eux une quantité massive de données de façon plus rapide et en temps réel.