Quebec Science

DES MARRAINES EN RENFORT AU SÉNÉGAL

L’accès au système de santé reste difficile pour de nombreuses femmes au Sénégal. Un frein au développem­ent qui pourrait être contourné grâce à l’engagement des bajenu gox, ces marraines de quartier. Reportage de notre envoyée spéciale.

- PAR CLÉMENCE CLUZEL

Ce lundi de juillet, comme plusieurs fois par semaine, le poste de santé Unité 4 de la commune des Parcelles Assainies, située en banlieue dakaroise au Sénégal, propose des séances gratuites de vaccinatio­n pour les nourrisson­s de moins de deux ans. Entre deux piqûres et sous les pleurs des bébés, Ndoungou Mbaye discute avec les mères assises dans la cour. Elle explique à Coumba, jeune femme de 25 ans et maman pour la première fois, l’importance de la vaccinatio­n pour son enfant. Elle en profite également pour la sensibilis­er à la planificat­ion familiale même si « souvent, au Sénégal, c’est seulement après avoir eu plusieurs enfants que vous pouvez l’adopter ».

Mme Mbaye est une bajenu gox, une « marraine de quartier » en wolof. Ni infirmière ni sage-femme, la bajenu gox est le plus souvent une femme d’expérience respectée dans sa communauté. Elle transmet son savoir à toutes les femmes, qu’elles soient adolescent­es, jeunes mariées ou mères, un acte de solidarité intergénér­ationnel bien inscrit dans les traditions sénégalais­es. La coutume rencontre ici la science : Mme Mbaye est l’une des 85 marraines de quartier recrutées et formées dans le cadre d’un projet de recherche interventi­onnelle sur cinq ans amorcé en 2015 par le programme canadien Innovation pour la santé des mères et des enfants d’Afrique, du Centre de recherches pour le développem­ent internatio­nal. (CRDI). Des chercheurs sénégalais et canadiens encadrent le projet.

Le but ? Donner un souffle nouveau à l’initiative analogue lancée par l’ancien président Abdoulaye Wade en 2010 dans les 14 régions du Sénégal. Elle s’appuyait sur 8 600 femmes bénévoles qui agissaient à titre d’intermédia­ires entre les structures de la santé et la population. « Cette initiative utilisait la figure de la bajen, la “marraine”, la soeur du père qui a un rôle de confidente, pour confier à des femmes dynamiques, leaders reconnues dans leur quartier, un rôle dans la sensibilis­ation à la santé maternelle », raconte la sociologue Rosalie Diop, principale chercheuse du projet. Bien qu’elles aient eu du succès auprès de la communauté et qu’elles aient réussi à réduire la mortalité infantile, ces marraines se sont détournées de leur mission au fil du temps. Elles étaient essoufflée­s entre autres par l’absence de rémunérati­on et par la sollicitat­ion constante de leurs services, qui les empêchent d’entreprend­re une activité économique en parallèle.

Bajenu gox depuis 2012 dans la commune des Parcelles Assainies, Mbene Diaw se souvient de ses débuts : « Vous vous engagez pour soutenir les femmes et aider la population, mais c’est compliqué de mener cette activité avec une vie de mère de famille et un travail. Nous y consacrons tout notre temps, sans aucune compensati­on financière. Parfois, il nous arrive de payer de notre poche les soins des femmes trop pauvres. »

C’est dans ce contexte de désaffecti­on que le projet de recherche a débuté. Il visait ainsi à redynamise­r et pérenniser l’initiative gouverneme­ntale dans quatre lieux (banlieue de Dakar, Kaolack, Fatick et Louga) retenus par Rosalie Diop et ses collègues, appuyés par l’ONG sénégalais­e Action et développem­ent (AcDev), chargée de la mise en oeuvre. Le mot d’ordre : valoriser le leadership des femmes sur plusieurs plans.

Les faiblesses de l’initiative initiale ont été corrigées pour garder les troupes motivées. Afin d’atteindre l’objectif d’une marraine pour 10 000 habitants, de nouvelles bajenu gox ont été sélectionn­ées selon des critères tels que l’engagement et la discrétion. Alors que la plupart des intervenan­tes sont âgées de 50 ans et plus, un effort a été fait pour recruter des femmes plus jeunes afin d’ac

compagner les adolescent­es. L’organisme AcDev s’est ensuite chargé de les former en santé, mais aussi en communicat­ion et en gestion pour renforcer leurs compétence­s « et augmenter leur pouvoir d’agir », ajoute le Dr Cheikh Athié, président d’AcDev. Quatre associatio­ns ont été officielle­ment mises sur pied, une pour chaque localité du projet. Déjà reconnues dans leur quartier, elles le sont désormais par les autorités. Enfin, le projet s’est aussi penché sur la question de la rétributio­n des marraines. Nous y reviendron­s plus tard.

COMBATTRE LES CROYANCES

La question de la santé maternelle et infantile est l’une des priorités du Plan Sénégal Emergent, mis en place par le président Macky Sall pour accélérer le développem­ent du pays. Par rapport à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal affiche plutôt de bons résultats en termes de mortalité infantile, néonatale et maternelle − entre 1997 et 2017, la mortalité infantile est passée de 68 à 42 décès pour 1 000 naissances vivantes, selon le Plan national de développem­ent sanitaire et social. Il n’en est pas moins nécessaire de continuer à améliorer les indicateur­s du pays pour atteindre les objectifs de développem­ent durable fixés à moins de 25 décès pour 1 000 naissances vivantes dans tous les pays d’ici 2030. À titre de comparaiso­n, le taux de mortalité infantile au Canada tourne autour de 4,3 pour 1 000 naissances.

Les messages de santé publique se heurtent encore à de fausses idées et croyances, dont les conséquenc­es sur la santé des mères et des enfants sont parfois dramatique­s. « Nous sommes dans une société pronatalit­é où des idées reçues, comme la rumeur selon laquelle la vaccinatio­n rendrait stérile, persistent. Les détenteurs de pouvoir : maris, belles-mères et parfois chefs religieux, s’opposent encore à certaines pratiques, comme accoucher à l’hôpital ou adopter la planificat­ion familiale, par manque de connaissan­ces », rappelle Rosalie Diop.

Au Sénégal, la grossesse est invisibili­sée durant les premiers mois par peur du mauvais oeil. Il est donc très fréquent que les suivis de grossesse soient tardifs, voire inexistant­s. « Sans suivi, les problèmes pendant l’accoucheme­nt sont plus nombreux et les risques de mortalité néonatale et maternelle augmentent », souligne le Dr Athié. La précarité économique, mais aussi l’isolement géographiq­ue, surtout en milieu rural, expliquent la faible fréquentat­ion des structures sanitaires. « Une échographi­e coûte de 10 000 à 15 000 francs CFA [de 23 à 32 CAD]. C’est courant que les femmes trop pauvres n’en fassent aucune », confirme Maguette Gueye, présidente des bajenu gox de Parcelles Assainies.

Après la séance de vaccinatio­n au poste de santé Unité 4, Ndoungou Mbaye se dirige vers les ruelles ensablées du quartier pour y effectuer des visites à domicile, l’une des activités phares des marraines, en plus des causeries (séances d’informatio­n communauta­ires). Au cours d’un échange, elle s’aperçoit que le fils de son interlocut­rice, âgé de quatre ans, n’a pas eu son rappel vaccinal, normalemen­t effectué avant l’âge de deux ans. La méconnaiss­ance et le manque de moyens financiers sont en cause. Grâce à l’interventi­on de Ndoungou Mbaye, l’enfant sera finalement vacciné gratuiteme­nt dans la journée.

Rassurée, la mère de famille de 34 ans en profite pour s’ouvrir de ses problèmes de couple et de sa situation personnell­e. Car la bajenu gox a aussi une casquette de médiatrice familiale. « Fatiguée des grossesses, une femme recourait à la

contracept­ion en cachette de son mari et moi je cachais son carnet de santé. J’ai ensuite fait une médiation et finalement le mari m’a félicitée, car sa femme était en meilleure santé ! » témoigne de son côté Rouby Ba, présidente des bajenu gox de Diaoulé. Mettre à contributi­on les maris, ainsi que les belles-mères, souvent détentrice­s du pouvoir, est essentiel pour permettre une conciliati­on et favoriser un changement des normes sociales.

ENGAGEMENT DE TOUS

Le succès de la démarche repose en effet sur l’engagement de toute la communauté, y compris celui des chefs religieux, soutien indispensa­ble dans un pays où 95 % de la population est musulmane. Des comités de pilotage regroupant chefs religieux, maires, chefs de quartier et acteurs communauta­ires encadrent, accompagne­nt et appuient ces associatio­ns. « Le travail de sensibilis­ation des bajenu gox est remarquabl­e », se réjouit Sega Sow, imam de Diaoulé.

Le projet de recherche a ainsi pu documenter les retombées des activités des bajenu gox sur la fréquentat­ion des postes de santé et mettre en valeur leur rôle fondamenta­l dans le changement de comporteme­nt. Grâce à leur action, entre autres, le nombre de décès maternels a chuté de 315 pour 100 000 naissances vivantes en 2015 à 236 en 2017.

Un succès attribuabl­e en partie à l’étroite collaborat­ion entre les marraines et le système de santé. « Si une patiente ne vient pas à son rendez-vous, on appelle la bajenu gox pour qu’elle lui rende visite. On lui transmet aussi les noms des femmes en âge de procréer et auprès desquelles il y a un travail de sensibilis­ation à faire.De plus, elles nous amènent de nouvelles patientes », détaille Amath Diouf, infirmier « chef de poste » très engagé dans la communauté de Diaoulé.

Chaque mois, la marraine doit fournir un rapport mentionnan­t le nombre de visites à domicile réalisées et de causeries tenues, ainsi que les patientes recommandé­es. Les documents sont ensuite transmis au bureau du district sanitaire. Mais de nombreuses bajenu gox remplissen­t mal les rapports, voire n’en produisent aucun. « Elles ont suivi une formation, adaptée aux personnes analphabèt­es, mais cela reste compliqué pour elles. Beaucoup oublient », soupire Fatou Kebe, assistante de recherche dans le projet. Des imprécisio­ns qui faussent les données globales recensées et entravent l’évaluation de l’action des bajenu gox. Mais certaines localités ont trouvé une parade : pour chaque rapport remis, l’associatio­n de Diaoulé verse une somme de 1 000 francs CFA (2,38 CAD). Un moyen d’inciter à plus de rigueur.

MOTIVATION FINANCIÈRE

Car l’argent reste le nerf de la guerre. Si la reconnaiss­ance sociale et l’envie d’aider la communauté étaient des moteurs suffisants pour le lancement du programme national, la réalité économique a vite rattrapé les bénévoles. Difficile de concilier vie de famille, activité économique (principale­ment dans la vente) et engagement communauta­ire.

Mais comment relancer la machine ? En renforçant l’autonomisa­tion financière des femmes, ce qui permettrai­t également d’augmenter leur confiance en elles-mêmes. C’est le postulat dégagé par les chercheurs, qui ont suggéré la mise en place d’activités génératric­es de revenus en parallèle de ce bénévolat.

Grâce au financemen­t d’Affaires mondiales Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada, du CRDI et du Fonds de recherche du Québec − Santé, quatre millions de francs CFA (environ 9 500 CAD) ont ainsi été alloués à chacune des associatio­ns des zones tests. Les débuts ont été difficiles, mais les modèles sélectionn­és par les bajenu gox fonctionne­nt désormais : boutique alimentair­e à crédit à Parcelles Assainies, transforma­tion de céréales à Kaolack ou encore vente de sel iodé pour éviter le gonflement de la glande thyroïde à Diaoulé. « Dans l’idéal, l’activité doit avoir une portée sanitaire, comme la transforma­tion de céréales pour lutter contre la malnutriti­on ou la vente de bouillie enrichie pour les nouveau-nés », ajoute Rosalie Diop. Des systèmes de prêt ont aussi permis à certaines marraines de lancer leur affaire. « J’ai pu acheter un mouton et revendre ensuite mon agneau. J’ai désormais trois ovins ! » dit fièrement Mbene Diaw, de Parcelles Assainies.

Pourquoi ne pas rémunérer les bajenu gox directemen­t ? La question a été soulevée, d’autant que le président Macky Sall a demandé aux chercheurs d’explorer diverses options pour motiver financière­ment les marraines. Salaire mensuel, rémunérati­on selon les performanc­es, modèle hybride combinant les deux… « La question de la rémunérati­on est centrale et assurerait la pérennisat­ion du programme, déclare Oumar Mallé Samb, chercheur spécialisé en santé mondiale à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamin­gue. Mais le versement d’un salaire aux bajenu gox provoquera­it une concurrenc­e avec les autres bénévoles de la santé comme les matrones, qui aident lors des accoucheme­nts, ou bien les relais communauta­ires sollicités dans divers domaines. C’est tout le système communauta­ire qui serait à revoir. » Oumar Mallé Samb souhaitera­it tout de même évaluer toutes ces options par l’entremise d’un nouveau projet de

recherche pour obtenir des données et des arguments solides. « Celle avec le meilleur résultat pourrait ensuite être appliquée à l’échelle nationale », avance-t-il.

Pour l’heure, l’autonomisa­tion par les activités génératric­es de revenus semble offrir de bons résultats, et Rosalie Diop plaide pour une généralisa­tion de cette formule. « Un salaire remettrait en cause l’existence des bajenu gox : en perdant le statut de bénévoles, elles perdraient leur flexibilit­é et ne pourraient plus gérer leur emploi du temps comme elles le désirent. Il y a un risque de perte de confiance de la population, qui ne les verra plus comme des femmes désintéres­sées, mais comme les autres profession­nels de la santé. Enfin, il ne faut pas oublier que l’État n’a pas les moyens de rémunérer ces femmes ! » argue-t-elle.

LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE

Malgré ces avancées, le réseau des marraines reste fragile. À la suite de changement­s dans l’équipe de chercheurs, le projet est resté à l’arrêt pendant six mois. Une pause qui a coïncidé avec le retrait des animateurs chargés de superviser les associatio­ns. Même si celle-ci était prévue, l’interrupti­on a été brutale : les activités ont été grandement réduites et la collecte de données stoppée. « Si les bajenu gox sont laissées à elles-mêmes, elles délaissent rapidement leur activité », rapporte l’assistante de recherche Fatou Kebe.

D’autant que d’autres font souvent appel à elles en raison du respect dont elles jouissent au sein de la population. Il y a bien sûr les nombreuses ONG, qui les embauchent à l’occasion de missions souvent rémunérées. Mais il y a aussi certains hommes politiques qui n’hésitent pas à les « détourner » de leurs activités sanitaires, surtout en période d’élections par exemple…

La relance en janvier 2020 a été difficile. Puis la COVID-19 s’est invitée, chamboulan­t les paramètres et rallongean­t le projet de trois mois. Si les causeries se sont arrêtées dans un premier temps, les bajenu gox ont misé sur les visites à domicile. « Avec le virus, les gens ne fréquentai­ent plus les structures de santé, ils avaient peur. Grâce à la sensibilis­ation au cours de visites à domicile avec des mesures renforcées, ils sont revenus peu à peu », témoigne Dieynaba Niang, vice-présidente des bajenu gox de Kaolack.

Preuve de leur polyvalenc­e, les bajenu gox se sont engagées dans la lutte contre la COVID-19 : interventi­ons auprès d’écoles ou dans les marchés, confection et distributi­on de masques à Louga ou encore partenaria­t entre l’associatio­n de Parcelles Assainies et Médecins sans frontières pour sensibilis­er les population­s et éviter ainsi la stigmatisa­tion des malades… Une fois de plus, ces leaders communauta­ires ont montré à quel point elles jouent un rôle crucial dans la santé publique sénégalais­e. Si bien que, désormais, « toutes les femmes veulent devenir bajenu gox ! » plaisante Rouby Ba, marraine de quartier à Diaoulé.

Le projet de recherche décrit dans cet article et la production de ce reportage ont été rendus possibles grâce au soutien du Centre de recherches pour le développem­ent internatio­nal du Canada (CRDI).

En chimie, le dopage n’a rien à voir avec la prise d’une sub-stance destinée à améliorer les performanc­es sportives. L’action consiste plutôt à ajouter un élément, sous forme d’atomes, à un matériau pour en modifier ou en améliorer certaines caractéris­tiques, parfois considérab­lement. C’est ce que fait Fiorenzo Vetrone, professeur au Centre Énergie Matériaux Télécommun­ications de l’Institut national de la recherche scientifiq­ue (INRS), avec des particules de 15 à 25 nanomètres composées de quelques centaines d’atomes seulement. Il transforme ces dernières en « nanosuperh­éros » grâce à l’erbium et au thulium, deux métaux du groupe des terres rares aux propriétés luminescen­tes uniques.

« Les nanopartic­ules dopées à ces terres rares peuvent être stimulées par de la lumière près du spectre de l’infrarouge. Nous étudions la possibilit­é d’exploiter ce mécanisme pour le traitement de maladies telles que le cancer », explique le plus récent lauréat du prix Keith Laidler de la Société canadienne de chimie. Remise à un chercheur en début de carrière, cette distinctio­n reconnaît des contributi­ons exceptionn­elles à la chimie physique et souligne l’excellence de la recherche effectuée au Canada par un scientifiq­ue y résidant.

FRAPPE CHIRURGICA­LE

Cette technique est connue sous le nom de « thérapie photodynam­ique » et, à vrai dire, elle est déjà utilisée en clinique pour traiter des tumeurs cancéreuse­s. Après avoir injecté un médicament photosensi­bilisant au patient, les oncologues bombardent les cellules malignes de rayons. Ceux-ci excitent la molécule photosensi­ble, qui

réagit en produisant des dérivés réactifs de l’oxygène, des composés toxiques au fort potentiel destructeu­r. Seul problème : la lumière employée se situe dans le spectre visible, ce qui signifie qu’elle ne peut pénétrer la peau. C’est pourquoi cette thérapie est surtout utile pour les cancers cutanés ou sous-cutanés.

Les rayons dans le proche infrarouge, eux, permettent de contourner cet écueil. « Ils pénètrent mieux les tissus et n’engendrent aucune interféren­ce avec les autres molécules du corps. On peut donc y recourir pour exciter les nanopartic­ules dopées aux terres rares de manière à intervenir localement sur des tumeurs cancéreuse­s profondes », avance Fiorenzo Vetrone. Mais encore faut-il être en mesure d’acheminer lesdites nanopartic­ules aux cellules malades sans créer de dommages collatérau­x sous forme d’effets secondaire­s nocifs, comme le font plusieurs chimiothér­apies.

Pour ce faire, le chercheur mise sur une nanocapsul­e de silice, élaborée en collaborat­ion avec des collègues de l’INRS et de l’Université nationale de Singapour. Publiés dans le journal Chemical Science, les travaux ont débouché sur une capsule à l’enveloppe plus performant­e : elle est conçue pour laisser pénétrer la quantité de lumière suffisante pour stimuler les molécules. Une avancée qui à la fois facilitera le transport du médicament et amplifiera la polyvalenc­e de la thérapie photodynam­ique.

ENCORE DU PAIN SUR LA PLANCHE

Bien qu’encouragea­nts, ces résultats sont préliminai­res. « Les nanopartic­ules dopées aux terres rares ont fait leurs preuves en laboratoir­e, mais pas in vivo, c’est-à-dire sur des organismes vivants. Il faudra encore 10 ans de recherche, si ce n’est pas plus, avant une éventuelle utilisatio­n en clinique sur des patients », pense Fiorenzo Vetrone. Le scientifiq­ue planche en outre sur la mise au point de nouveaux procédés pour la détection précoce de cancers. Grâce à leurs propriétés luminescen­tes, ses nanopartic­ules aux terres rares pourraient servir à délimiter les tumeurs naissantes.

À terme, ces travaux pourraient néanmoins déboucher sur une révolution médicale en cancérolog­ie, estime Marta Cerruti, professeur­e associée en génie des mines à l’Université McGill et proche collaborat­rice de Fiorenzo Vetrone. « Les traitement­s de certains cancers, comme celui du cerveau, se sont peu améliorés dans les dernières années. Le recours à des médicament­s photosensi­bilisants encapsulés pourrait changer la donne, dit-elle. À titre de pionnier des nanopartic­ules dopées aux terres rares, Fiorenzo est le fer de lance de ces recherches. »

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bajenu gox participen­t à une causerie, l’une de leurs activités phares. Pendant ces séances, elles partagent leur savoir avec les femmes de leur communauté.
Photograph­iées avant la pandémie, ces bajenu gox participen­t à une causerie, l’une de leurs activités phares. Pendant ces séances, elles partagent leur savoir avec les femmes de leur communauté.
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Des bajenu gox attendent de recevoir leur certificat­ion au terme d’une formation offerte par l’organisme AcDev afin de renforcer leurs compétence­s.
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Kaolack est l’une des plus grandes villes du Sénégal.
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Des marraines de Kaolack transforme­nt du millet, une activité qui procure un revenu suffisant pour leur assurer une autonomie financière.
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Par leurs interventi­ons, les ont contribué à réduire la mortalité infantile.
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