Les milliards d’arbres qui cachent la forêt
La reforestation est à la mode. En plantant des arbres, des entreprises et des gouvernements affirment lutter contre les changements climatiques. Est-ce vraiment le cas ?
La reforestation est à la mode. Des entreprises et des gouvernements affirment ainsi lutter contre les changements climatiques. Est-ce le cas ?
Au détour d’un chemin forestier, une camionnette blanche et sa remorque sont arrêtées devant une terre brûlée. Là où s’élevait autrefois une forêt, on ne trouve plus que des arbres couchés et des branches calcinées. Une petite équipe descend du véhicule et commence son travail. Elle sort des caisses, les ouvre et assemble… des drones. Bientôt, on entend le son émis par la rotation de leurs pales alors que deux d’entre eux s’élèvent dans les airs pour survoler le terrain. Dans les heures qui viennent, les membres de l’équipe planteront des dizaines de milliers d’arbres de cinq espèces grâce à leurs bestioles technologiques.
Bienvenue dans l’univers de la reforestation 2.0.
Planter des arbres représente depuis toujours un défi logistique. Les lieux à reboiser sont souvent éloignés et larguer des graines du haut des airs n’est malheureusement pas une technique efficace. Pour maximiser les chances de survie des arbres, il faut les planter à la main, mais trouver des planteurs pour cette tâche éreintante s’avère de plus en plus difficile. C’est particulièrement vrai au Canada, où 600 millions d’arbres sont replantés annuellement pour maintenir l’exploitation forestière. Et Justin Trudeau, au cours de sa campagne électorale, a promis que le pays mettrait en terre deux milliards d’arbres en plus d’ici 2030.