Libérez le trésor
Pendant des milliers d’années, cette puissance érotique qu’est l’éjaculation féminine a été célébrée et auréolée dans les textes anciens. Mais au cours des années 1930, elle a disparu de la littérature médicale. Ce « flux de joie » est soudainement devenu tabou, embarrassant, honteux. Dans son passionnant essai Fontaines : histoire de l’éjaculation féminine de la Chine ancienne à nos jours, l’Allemande Stephanie Haerdle propose aux femmes (et aux hommes) de le redécouvrir en remontant le fil de son histoire en montagnes russes. Ce nectar a été à la fois source de fierté au Rwanda, ignoré par les féministes occidentales (sous prétexte qu’il est un « fantasme misogyne déguisé »), embrassé par les militantes de la pornographie des années 2000, puis censuré en Grande-Bretagne (car les autorités y voyaient une forme d’urolagnie). Si de nombreux chercheurs et spécialistes s’interrogent sur la composition du fluide en vedette, l’ouvrage se fait surtout un devoir de l’honorer et se veut une vibrante invitation à la réappropriation du corps féminin et de sa sexualité.
Fontaines : histoire de l’éjaculation féminine de la Chine ancienne à nos jours, par Stephanie
Haerdle, Lux éditeur, 311 p.