Quebec Science

ACQUÉRIR POUR MIEUX LIBÉRER ?

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Le billet des animaux de zoo est la plupart du temps un aller simple. Si plusieurs programmes de conservati­on tentent de préserver la diversité génétique et de sauver certaines espèces menacées, les remises dans la nature sont plutôt rares − bien qu’il y ait plusieurs cas d’espèce, comme le cheval de Przewalski, le lamantin et le condor des Andes.

La sauvegarde et la remise en liberté sont un travail de longue haleine ; on ne libère pas un léopard né dans un zoo au beau milieu d’une prairie, car il risquerait de succomber dans les mois suivants sous les dents d’un prédateur ou de se retrouver trop près d’humains.

Relâcher un animal dans son environnem­ent peut parfois prendre plusieurs génération­s, et c’est l’apanage de spécialist­es de la conservati­on. « Ils ont des connaissan­ces en matière de géopolitiq­ue, de climat, de ressources… C’est un tout autre métier que le nôtre et c’est pourquoi les relations entre les zoos, les associatio­ns locales et les biologiste­s de terrain sont si importante­s », dit avec humilité le directeur scientifiq­ue Alexis Lécu.

Et il serait erroné de penser qu’une espèce plus petite est plus facile à remettre en liberté. Une étude du zoo de Chester, en Angleterre, a montré que l’une de ses espèces de grenouille­s nées en captivité avait adopté un chant de séduction différent de ses semblables à l’état sauvage. Une différence qui peut s’avérer problémati­que, puisque cette grenouille ne parle plus le même langage que ses potentiell­es conquêtes dans la nature. « Ce sont des subtilités qu’on a intérêt à connaître avant de remettre ces animaux dans leur habitat naturel », indique Alexis Lécu.

Si les acquisitio­ns peuvent prendre du temps, les libération­s dans la nature peuvent en demander encore bien davantage !

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