QU’EN EST-IL DES PROFS ?
Si les étudiants universitaires vont plutôt mal, comment se portent leurs professeurs et les chargés de cours ? « Nous nous sommes intéressés à ce sujet puisqu’il va de pair avec celui de la santé mentale des étudiants : les enseignants qui se portent bien peuvent contaminer positivement le bien-être des étudiants et vice-versa », affirme Christiane Bergeron-Leclerc, de l’UQAC.
Les résultats de son étude montrent que ces professionnels s’en sortent mieux que les étudiants. Environ 40 % des enseignants ont atteint les seuils cliniques pour le trouble d’anxiété généralisée et le trouble dépressif majeur depuis le début de la pandémie. « Il ne faut toutefois pas minimiser la détresse qu’ils ont vécue, prévient la chercheuse. La surcharge de travail a été réelle. Il y a eu beaucoup de départs anticipés à la retraite et de congés de maladie. Et plusieurs couples ont éclaté. »
Néanmoins, Christiane Bergeron-Leclerc est convaincue que si les professeurs et les chargés de cours s’en tirent mieux, c’est parce qu’ils n’en sont pas à la même étape dans leur vie que les étudiants. Ces derniers sont en transition vers la vie adulte. « C’est une période reconnue pour créer des vulnérabilités », fait valoir la professeure. « Les enseignants ont atteint un moment de leur vie où ils jouissent d’un certain confort matériel et, dans bien des cas, d’une sécurité d’emploi. Avant la pandémie, plusieurs étaient déjà habitués à faire du télétravail. Même si la situation est difficile, ils sont motivés pour faire de leur mieux afin que leurs étudiants ne soient pas pénalisés par la crise », conclut-elle.