Les questions de Rémi Quirion
SCIENTIFIQUE EN CHEF DU QUÉBEC *
Vos travaux permettront-ils un jour de faire le portrait-robot du consommateur québécois ?
Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est de comprendre le consommateur − et notamment le consommateur québécois − dans toute sa complexité et à travers ses nombreux paradoxes. Je souhaite cerner les motivations profondes qui peuvent guider nos choix et les multiples influences qui façonnent nos décisions. Les contradictions sont particulièrement intéressantes pour tout ce qui touche à la consommation responsable − on est tous et toutes en faveur de choix plus écologiques, mais dans les faits, pourquoi prend-on souvent des décisions non conformes à cette aspiration ?
Poursuivrez-vous votre analyse des comportements de consommation adoptés durant la pandémie de COVID-19 ? Si oui, quelles leçons croyez-vous que nous pourrions en tirer ?
Oui, nos recherches se poursuivent. J’ai des travaux en cours dont les résultats permettront, je l’espère, de saisir les leviers comportementaux et les axes communicationnels qui favoriseront des choix de consommation plus locaux − une tendance forte et prometteuse observée pendant la pandémie. Globalement, cela permettra de maximiser l’attrait des produits d’ici avec les conséquences positives que l’on connaît. C’est à suivre !
Qu’est-ce qui est le plus fascinant, selon vous, chez les consommateurs qui adhèrent aux communautés numériques attachées à une marque ? Ont-ils des traits de caractère particuliers ?
L’attachement émotionnel que les gens expriment au sein de certaines communautés et à l’égard de certaines marques est particulièrement fascinant. J’ai par ailleurs souvent remarqué une grande solidarité dans ces communautés ; les gens s’écoutent, se conseillent et s’encouragent. À l’intérieur des communautés que j’ai observées dans le domaine alimentaire, ce qui m’a frappée, c’est à quel point elles peuvent influencer positivement les comportements à l’extérieur du cercle. Le changement comportemental positif peut donc venir en partie de ces groupes, ce qui est non négligeable !
* Le scientifique en chef du Québec conseille le gouvernement en matière de science et de recherche, et dirige les Fonds de recherche.