DE RARES ACCIDENTS DE PLONGÉE
Le Québec n’est pas un haut lieu de la plongée sous-marine − on y tutoie le fond de l’eau de manière récréative à peine une poignée de mois par année. Cela se reflète dans le faible nombre d’accidents de décompression qu’on y recense. Avec des collègues, Neal William Pollock et Dominique Buteau ont compilé tous les appels et courriels reçus entre 2004 et 2018 par le Centre de médecine de plongée du Québec, situé à l’Hôtel-Dieu de Lévis. Sur les 3 232 contacts répertoriés en près de 15 ans, moins de 10 % concernaient des cas de décompression urgents où la santé, voire la vie était menacée, apprend-on dans une étude parue en 2021 dans Diving and Hyperbaric Medicine.
À Lévis, les accidents de décompression ne sont pas traités dans la chambre multiplace, mais bien dans une version miniature à deux places qui ressemble à s’y méprendre à un caisson. Historiquement, on nommait l’accident de décompression «maladie des caissons » en référence aux grands travaux de génie exécutés dans les profondeurs au 19e siècle. Les travailleurs qui ressortaient de ces caissons pressurisés, pour empêcher l’eau d’envahir les chantiers, étaient aux prises avec les mêmes symptômes. L’appareil, opérationnel depuis 1999, est fort semblable à ceux qu’on trouve dans une dizaine de centres hospitaliers du pays, d’un océan à l’autre. C’est dans celui-ci que Sylvain Lelièvre a été placé au début des années 2000 à la suite d’une embolie gazeuse cérébrale grave survenue en plein vol entre les Îles-dela-Madeleine et Montréal. Le traitement n’a malheureusement pas eu les effets escomptés; l’auteur, compositeur et interprète de Marie-Hélène n’est jamais ressorti du coma dans lequel il était plongé. Il est décédé peu après.