QUEL BUDGET ? nd
Recherche et développement pour la défense du Canada dispose d’un budget d’environ 400 millions par année (dont 65 millions pour le Centre de recherches de Valcartier). À titre comparatif, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada a reçu 1,3 milliard en 2020-2021 et le Conseil de recherche en sciences humaines, 554 millions.
Nos voisins du Sud sont les plus dépensiers en matière de recherche et développement liés à la défense, et de loin. En 2020, ils y ont investi près de 0,4 % de leur PIB. Plus de la moitié du budget total alloué par le gouvernement américain à la recherche vise d’ailleurs la défense.
Parmi les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques suivent la Corée du Sud (un peu plus de 0,2 % de son PIB) et la France (environ 0,06 %). Le Canada est loin derrière (environ 0,01 %).
À ceux qui estiment que les dépenses canadiennes demeurent trop importantes, l’historien des sciences Yves Gingras rappelle que l’État a le mandat d’assurer la sécurité de ses citoyens. Pour y arriver, il effectue deux types de recherche à l’interne : celle qui vise à établir des normes (par exemple au sujet des polluants chez Environnement et Changement climatique Canada) et celle qui concerne le monde militaire. «Tous les pays font ça; c’est non seulement normal, mais inévitable », dit le professeur à l’Université du Québec à Montréal.
Quant au fait que le ministère de la Défense finance des chercheurs dans les universités, son opinion est claire. « On défend beaucoup la liberté universitaire ces temps-ci. Elle inclut la liberté d’accepter ou pas un contrat du genre ! »