INJUSTICES GÉNÉALOGIQUES
Tous ne sont pas égaux devant l’histoire. D’abord, les paysans européens du Moyen Âge : comme ils ne détenaient ni titres terriens ni armoiries familiales, l’histoire de leurs lignées s’est perdue dans les méandres du temps. Ensuite, il y a les ancêtres non européens, pour lesquels il existe mille cas de figure, dont celui des Afro-Américains descendants d’esclaves pour qui remonter le fil du temps est difficile. Dépouillés de leur histoire, plusieurs cherchent à renouer avec des ancêtres inconnus en passant un test génétique. « Mais les résultats sont parfois très déstabilisants, relève le généticien Simon Girard. On voit la même chose ici avec les personnes qui s’identifient comme issues des Premières Nations. » Imaginons un homme dont l’arrière-grand-mère était métisse. Et cette dame a transmis sa culture à ses descendants. Comme il y a brassage et dilution génétique à chaque génération – et que les tests ne sont pas parfaits –, le test ne révélera presque aucune appartenance autochtone, même si l’héritage culturel est bien présent. « L’identité n’est pas que génétique, rappelle le chercheur. Ce qu’on a dans notre génome, c’est une seule partie de la réponse. »