Les dessous de l’ADNy et de l’ADNmt
La majorité de l’ADN d’un individu provient du brassage aléatoire des gènes de ses deux parents. Mais il existe deux fragments particuliers d’ADN qui se transmettent de génération en génération de manière presque inchangée et qui peuvent agir comme « signature génétique ancestrale » : l’ADN du chromosome Y (ADNy) et l’ADN mitochondrial (ADNmt). Ce dernier est un génome «à part» qui se cache dans nos mitochondries, les sortes d’usines à énergie de nos cellules.
Un test d’ADNy réalisé chez un homme révélera les secrets de sa lignée paternelle, alors qu’un test d’ADNmt réalisé chez une femme ou un homme révélera les secrets de la lignée maternelle.
Si deux personnes partagent une même séquence, elles ont forcément un ancêtre commun. Si deux frères n’ont pas le même chromosome Y, il faut en conclure qu’ils n’ont pas le même père biologique. Et si deux frères et/ou soeurs ne partagent pas le même ADNmt, ils n’ont pas la même mère biologique.
L’analyse des signatures ADN est possible grâce aux mutations qui s’inscrivent spontanément dans le code génétique – toutes les trois ou quatre générations en moyenne. Une mutation de type SNP (pour single-nucleotide polymorphism, ou polymorphisme nucléotidique) correspond à la modification d’une seule unité de notre code génétique. À partir du moment où une mutation apparaît sur le chromosome Y d’un homme ou dans le génome mitochondrial d’une femme, leur descendance va en hériter pour toujours. Ces mutations s’accumulent au fil des générations, ce qui permet de distinguer les différentes branches des familles, « comme avec les variants de la COVID19!» relève l’amateur de généalogie génétique Dominic Gagnon.