QUE SONT RÉELLEMENT LES OVNIS ?
Lumière étrange, disque curieux, masse improbable : la nature des objets volants non identifiés nous échappe. Mais pas de panique !
Depuis des décennies, les canulars pullulent pour faire croire que des extraterrestres ont visité la Terre. Afin d’injecter un peu de sérieux dans tout ça, le New York Times a récemment révélé que le Pentagone avait alloué 22 millions de dollars américains annuellement à un programme d’étude des ovnis entre 2007 et 2012, et que les recherches se poursuivaient depuis de façon moins officielle.
« Est-ce que les ovnis existent ? Oui ! Bien sûr qu’il y a des objets volants non identifiés ! s’exclame Robert Lamontagne, astrophycisien à l’Université de Montréal. On imagine tout de suite des visiteurs extraterrestres venant d’une planète lointaine, mais c’est plutôt la dernière chose à laquelle il faut penser. Il y a des tas de phénomènes rares, et moins magiques, qui peuvent expliquer ce qu’on ne comprend pas. »
Ainsi, l’étrange appareil qui s’est écrasé à Roswell, au Nouveau-Mexique, en 1947, n’était rien de plus qu’un ballon hautement technologique destiné à espionner l’armée russe. Mystère résolu. Cela étant dit, d’autres anecdotes demeurent inexpliquées, comme les vidéos diffusées par le New York Times dans lesquelles des pilotes de l’armée américaine rencontrent des aéronefs qu’ils ne peuvent identifier. « Ce qu’on voit, c’est un point noir sur un fond blanc ! résume Robert Lamontagne. Impossible de savoir ce que c’est pour l’instant ! » Plus près de chez nous, le fameux ovni de la Place Bonaventure, aperçu en 1990 et qui a fasciné tant de curieux, reste lui aussi non élucidé.
Il ne faudrait pas accorder trop d’importance aux efforts du Pentagone, renchérit Alexis Rapin, chercheur à l’Observatoire des États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand. « Si on part du principe que les crédits alloués sont généralement un bon indicateur des priorités stratégiques du Pentagone, le budget de 22 millions ne suggère pas que cela devait constituer un programme de haute importance. Il semble qu’il soit né de la volonté de seulement trois sénateurs, dont l’un entretient des liens avec un magnat de l’aérospatiale. »
Cela n’écarte en rien la possibilité qu’il y ait de la vie ailleurs dans l’Univers. « Je suis un ardent partisan de la recherche sur la vie extraterrestre, lance Robert Lamontagne. Est-ce qu’il y a de la vie extraterrestre dans le cosmos ? Possible ! Mais je ne crois pas que nous ayons été visités pour l’instant. » Quantité de chercheurs dans le monde étudient justement l’exobiologie. C’est que, seulement dans notre galaxie, il y aurait des milliards de planètes situées dans la « zone habitable » de leur soleil, soit la distance idéale pour qu’il n’y fasse ni trop chaud ni trop froid, selon des estimations publiées en 2015 dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. C’est sans compter les lunes de ces planètes, où de la vie pourrait également exister. Pas nécessairement des bonshommes verts; peut-être de simples micro-organismes. Mais comment la science pourra-t-elle se rendre jusqu’à ces planètes inexplorées ?
« C’est peu probable qu’on y arrive un jour ! Faire décoller une fusée à la vitesse de la lumière nécessiterait ni plus ni moins toute l’énergie consommée par la civilisation humaine ! Ça dépasse l’entendement ! » rappelle Robert Lamontagne. Il a beau y croire, l’expert garde les deux pieds fermement sur terre. lQS