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Marie-Louise Arsenault revient sur la fin prochaine de Plus on est de fous, plus on lit!

- Fanny Bourel

L’annonce de la fin de Plus on est de fous, plus on lit!, prévue pour le mois de juin puisque Marie-Louise Arse‐ nault lancera le nouveau talk-show Tout peut arriver en septembre, a attristé de nombreuses personnes au sein du public ainsi que du milieu littéraire québécois. Elle a aussi suscité de nom‐ breux témoignage­s d’affec‐ tion.

[Il y a] trop de gens qui me témoignent de l’amour, a dé‐ claré, émue, Marie-Louise Ar‐ senault en entrevue avec Pa‐ trick Masbourian, mercredi, à Tout un matin.

L’animatrice a expliqué que sa décision de mettre fin à sa populaire émission Plus on est de fous, plus on lit! était le fruit d’une longue ré‐ flexion, mais que c’est l’an‐ nonce de l’arrêt de La soirée est (encore) jeune qui l’a déci‐ dée à tourner la page.

Je suis le contraire d’une impulsive. Je réfléchis très longtemps, je mets les choses en perspectiv­e, a-t-elle préci‐ sé. J’ai énormément tergiver‐ sé. […] Jusqu’il y a un mois, on refaisait [une année de] Plus on est de fous, plus on lit!

Animée par le désir de créer une nouvelle émission, elle a donc choisi d’explorer la voie du talk-show ancré dans l’actualité avec Tout peut arri‐ ver, qui sera diffusé à la ren‐ trée tous les samedis de 16 h à 19 h, à la place de La soirée est (encore) jeune.

Une autre émission cultu‐ relle prendra la suite de Plus on est de fous, plus on lit!, mais on ignore quelle place y tiendra la littératur­e. Je sou‐ haite fortement que le ou les personnes qui vont prendre le créneau culturel puissent faire ce qu’ils veulent, comme ils le veulent , a dit MarieLouis­e Arsenault, qui en a aussi profité pour rendre hommage à la radio publique.

C’est correct qu’on critique la radio publique et qu’on soit exigeante à son égard, mais c’est correct de rappeler qu’il y a une liberté de parole, de ton et de contenu qui n’existe pas ailleurs.

Un deuil pour le milieu littéraire

Le départ prochain des ondes de Plus on est de fous, plus on lit! constitue un deuil pour le milieu littéraire, et en particulie­r pour les libraires. C’est clairement une perte, car il n’y a plus d’émissions où on accorde plusieurs heures par semaine au milieu littéraire, souligne Audrey Martel, co‐ propriétai­re de la librairie l'Exèdre, à Trois-Rivières. C’était un espace riche en échanges et en prises de posi‐ tion qui a créé une commu‐ nauté.

Au fil des années, l'Exèdre, comme d’autres librairies, a pu constater l’effet de l’émis‐ sion de Marie-Louise Arse‐ nault dans ses rayons. Au quotidien, on voit l’impact quand un écrivain fait une en‐ trevue ou quand l’émission re‐ met en avant un classique qu’on a pas vendu depuis des années, explique Audrey Mar‐ tel.

Quand on a une liste d’at‐ tente pour Guerre et paix, de Tolstoï , c’est parce qu’on en parle en ce moment à Plus on est de fous, plus on lit!

Selon elle, la disparitio­n de l’émission ne provoquera pas une baisse des ventes, car les bibliophil­es continuero­nt de trouver des suggestion­s de lecture ailleurs.

Toutefois, elle nuira à la dé‐ couvrabili­té de certains titres, comme les premiers romans, et à la remise au goût du jour de livres plus anciens.

Si une personne qui sort un premier roman, parmi les centaines de romans qui pa‐ raissent chaque semaine, a la chance d’aller en parler 14 mi‐ nutes à heure de grande écoute, c’est sûr que ça a un impact.

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