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Une femme d’Halifax perd son appartemen­t pour avoir refusé de payer un dépôt illégal

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Lorsque Kirsten Parnell est allée signer un bail pour un appartemen­t il y a deux se‐ maines, elle croyait que sa recherche pour un loge‐ ment à Halifax était termi‐ née. Elle avait tort.

Avant de signer le bail, on lui a demandé de fournir un cosignatai­re et de payer le premier et le dernier mois de loyer en plus d'un dépôt de garantie.

Elle devait débourser 2 750 $ ce qui aurait presque vidé son compte d'épargne.

Elle a d'abord envisagé de payer, mais elle a fait des re‐ cherches et a découvert que la demande de la compagnie de location était illégale.

En fait, j'ai attendu d'arri‐ ver au rendez-vous pour si‐ gner le bail afin de pouvoir leur en parler en face, raconte Kirsten Parnell.

On m'a alors dit de leur payer illégaleme­nt les fonds ou on me refuserait l'apparte‐ ment.

Kirsten Parnell, jeune femme à la recherche d'un loyer à Halifax

Elle est partie sans appar‐ tement et a dû emménager chez de la famille.

Demandes illégales fré‐ quentes

Mark Culligan travaille au service d’aide juridique de Dal‐ housie et il rapporte que ce genre de frais ne sont pas rares.

Beaucoup des entreprise­s qui font ça le font depuis longtemps, dit-il.

Je pense qu'une partie de ce que nous voyons mainte‐ nant, c'est que les gens sont plus désespérés, alors ils paient plus qu’avant, car il y a si peu de choix.

Selon la Loi sur la location à usage d'habitation, aucun propriétai­re ne doit exiger, ac‐ cepter ou recevoir d'un loca‐ taire à titre de dépôt de ga‐ rantie une somme d'argent supérieure à la moitié du loyer par mois.

Il est très difficile de dé‐ fendre vos droits en tant que locataire lorsque vous êtes confronté à ce type de frais, affirme Mark Culligan.

Si vous le payez réellement et que vous signez un bail, vous pouvez peut-être faire une réclamatio­n pour essayer de récupérer l'argent, suggère Mark Culligan.

Mais si on vous demande de payer ces frais de dossier et que vous dites non, il n'y a pas vraiment une protection significat­ive pour vous, car votre propriétai­re peut sim‐ plement louer à quelqu'un d'autre.

C'est déchirant parce que je sais que je suis de retour à la case départ , confie Kirsten Parnell.

Il y a des milliers de per‐ sonnes à Halifax qui cherchent des appartemen­ts en ce moment et elles sont dans la même situation que moi.

Kirsten Parnell, jeune femme à la recherche d'un loyer à Halifax

Elle raconte à quel point la recherche d'un logement peut-être épuisante.

Je passe des heures par jour en ligne à fouiller sur dif‐ férents moteurs de recherche, dit-elle.

Je tends la main avec des appels téléphoniq­ues, des courriels, des textos, tout ce que je peux faire pour contac‐ ter quelqu'un qui pourrait avoir un appartemen­t dispo‐ nible.

La province est au cou‐ rant

Le ministère provincial res‐ ponsable de la Commission de location à usage d'habita‐ tion est le ministère de Ser‐ vices Nouvelle-Écosse et des Services internes.

Son porte-parole, Blaise Thériault, confirme l’illégalité de la demande faite à Kristen Parnell. Il est aussi conscient des difficulté­s pour faire res‐ pecter la loi.

Nous sommes toujours à la recherche d'opportunit­és pour renforcer la Loi, dit-il. Tout en équilibran­t les be‐ soins des locataires et des propriétai­res.

Réponse du propriétai­re Le propriétai­re de Wedge‐ wood Court, où Kristen Par‐ nell voulait s'installer, est la société de gestion immobi‐ lière d'Halifax W.M. Fares Group.

Wadih Fares, le président de l'entreprise dit que deman‐ der le premier et dernier mois en guise de garantie n’est pas la politique standard de l'en‐ treprise, mais que la société y a recours dans certaines cir‐ constances.

Si un locataire potentiel ne satisfait pas à la vérificati­on de crédit, nos gestionnai­res immobilier­s peuvent renon‐ cer à l'exigence de crédit et demander plus de sécurité, dit-il. C’est fait pour aider le demandeur à trouver un loge‐ ment.

Dans ce cas-ci, Kristen Par‐ nell ne s’est pas sentie ap‐ puyer et elle espère que son histoire pourra aider d'autres locataires.

Je veux que les gens sachent que ça ne devrait pas arriver, dit-elle. J'espère que quelque chose sera fait à ce sujet et que les gens pourront louer des appartemen­ts équi‐ tablement.

Avec les informatio­ns de Nicola Segin de CBC

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