Quand la crise du logement affecte les tout-petits
La pression de la crise du logement s'accroît au Qué‐ bec comme ailleurs. Le phénomène n'affecte pas uniquement les parents, mais a aussi des consé‐ quences néfastes sur les tout-petits selon la direc‐ trice générale de Naître et grandir Geneviève Doray.
Des familles dans l'incapa‐ cité de se procurer un loge‐ ment abordable sont souvent contraintes de se tourner vers un logement coûteux.
En 2016, 14 % des familles avec un enfant de moins de 5 ans consacraient plus de 30 % du revenu familial au lo‐ gement, selon Madame Do‐ ray. Elle affirme qu'il existe un lien étroit entre le coût du loyer et le développement des tout-petits.
Consacrer une proportion aussi élevée du revenu au lo‐ gement peut nuire à d'autres aspects de la vie familiale comme l'alimentation. Et peut compromettre le développe‐ ment optimal des tout-petits.
Geneviève Doray, direc‐ trice générale chez Naître et Grandir.
Un logement dispendieux peut aussi avoir des impacts sur la disponibilité des pa‐ rents. Il s'avère que ces der‐ niers consacrent plus de temps à s'occuper du loyer, que du bien être de leurs en‐ fants, déplore Madame Doray
La taille du logement un enjeu important
Geneviève Doray précise que le manque de maison abordable ne constitue pas l'unique défi au développe‐ ment des enfants. Elle relève que la taille du logement peut aussi avoir un impact.
Vivre dans un logement exigu, trop peuplé ou trop cher augmente le risque qu'un enfant développe des troubles de santé , dit la res‐ ponsable pour qui la frontière entre les caractéristiques d'une habitation et le risque qu'un enfant soit victime de maltraitance est très mince.
Les enfants qui vivent dans un logement suffisam‐ ment grand dans un milieu stable et sécuritaire sont en meilleure santé et ont moins de problèmes de comporte‐ ment.
Geneviève Doray, direc‐ trice générale chez Naître et Grandir
Interpeller les proprié‐ taires
La directrice chez Naître et grandir est consciente de l'ampleur de la pénurie de lo‐ gements. Néanmoins, elle croit que c'est la responsabili‐ té de la société entière, des municipalités et des proprié‐ taires notamment, de faire preuve de compréhension en‐ vers les parents avec des en‐ fants à charge.
La situation est telle que des propriétaires refusent de s'engager avec cette catégorie de locataires, prétextant le bruit et les cris des enfants, réprouve-t-elle. Et les familles à revenu modeste sont celles qui en pâtissent le plus, subis‐ sant à la fois le coût, la rareté du logement et le refus des propriétaires.
Les échos reçus des pa‐ rents et constatés sur les ré‐ seaux sociaux démontrent une grande incompréhension des propriétaires, soutien Ge‐ neviève Doray. Elle évoque le cas des évictions pour cause de rénovation qui se multi‐ plient, et qui selon elle, sont source de stress et d'instabili‐ té autant chez les parents que les tout-petits.
Cela va créer des déména‐ gements à répétition et du stress chez les parents. Ça risque de provoquer la dété‐ rioration des liens entre pa‐ rents et enfants. Geneviève Doray recommande un envi‐ ronnement social adéquat pour les enfants. Cela figure parmi les clés du développe‐ ment chez eux, dit-elle.
Avec les informations de Pascale Langlois