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Des policiers mécontents du maintien de l’obligation vaccinale dans leur service

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Bien que les restrictio­ns liées à la pandémie aient disparu au fil du temps à différents endroits, le ser‐ vice de police de Windsor maintient son mandat de vaccinatio­n pour ses em‐ ployés.

Pour le maire de Windsor, Drew Dilkens, qui est égale‐ ment le président du conseil de police de Windsor, cette dispositio­n pourrait ne jamais être levée.

Je pense qu'il est juste de dire que nous sommes tou‐ jours en pleine pandémie. Nous n'en sommes pas en‐ core sortis et je sais qu'il y a des employés [qui] sont ré‐ confortés par le fait que leurs collègues avec lesquels ils tra‐ vaillent sont entièremen­t vac‐ cinés, explique-t-il.

Il ne s'agit pas d'une ques‐ tion linéaire, il ne suffit pas de la supprimer pour que 10 ou 12 personnes puissent re‐ prendre le travail. Il faut pen‐ ser aux employés qui se sont fait vacciner, qui travaillen­t, qui sont à l'aise de travailler à côté de personnes vaccinées sur le lieu de travail.

Drew Dilkens, maire de Windsor

Moins de 2 % des effectifs de la police de Windsor - soit entre 10 et 12 employés sur 676 - sont toujours en congé sans solde parce qu'ils ne sont pas vaccinés ou n'ont pas divulgué leur statut vacci‐ nal.

Certains de ces employés ne travaillai­ent pas active‐ ment avant l'entrée en vi‐ gueur de la politique.

L'Associatio­n des policiers de l'Ontario indique que les services de police de Windsor et de Stratford sont les deux seuls de la province où le mandat de vaccinatio­n est toujours en vigueur. Désaccords

La Windsor Police Associa‐ tion (L'Associatio­n des poli‐ ciers de Windsor, traduction libre) se dit découragée par les propos du maire.

Son président, Shawn Mc‐ Curdy, rejette l'idée selon la‐ quelle il ne s'agirait pas d'un problème important parce qu'il concerne un petit nombre d'employés.

Si vous regardez le monde policier, chaque membre qui est au travail nous aide à four‐ nir des services, indique-t-il.

Si nous avons une moyenne de 12 personnes, c'est un nombre de per‐ sonnes que nous pourrions faire travailler.

Shawn McCurdy, pré‐ sident, Associatio­n des poli‐ ciers de Windsor

Dans un courriel, le service de police de Windsor indique que les quatre membres du personnel non vaccinés, et qui sont en congé sans solde, n'ont pas eu d'impact impor‐ tant sur le niveau de service à la communauté.

Nous observons les direc‐ tives fournies par [l'unité de santé du comté de WindsorEss­ex] et examinons conti‐ nuellement comment ces di‐ rectives auront un impact sur nos opérations, et surtout sur la prestation de services à notre communauté, explique le service de police.

Le bureau de santé de Windsor-Essex explique dans un courriel qu'il continue de recommande­r à toutes les or‐ ganisation­s de mettre en oeuvre des politiques de vacci‐ nation afin de prévenir la pro‐ pagation du COVID-19.

Le président de l’Associa‐ tion des policiers de Windsor affirme en ce qui le concerne que la situation a eu un im‐ pact profond sur les em‐ ployés qui sont en arrêt de travail.

Si vous n'êtes pas payé et que vous avez des factures à payer, je peux imaginer que c'est extrêmemen­t stressant et que cela leur impose beau‐ coup de plique-t-il.

Arbitrage en perspec‐ tive

L'associatio­n a déposé un grief pour les travailleu­rs concernés après que la com‐ mission des services policiers de Windsor ait établi une di‐ rective sur la vaccinatio­n pour tous les employés en no‐ vembre.

L'affaire sera soumise à un arbitrage le mois prochain.

Depuis le début, l'Associa‐ tion des policiers de Windsor soutient que la directive sur les vaccins était déraison‐ nable, car de nombreux autres services de police per‐ mettaient aux employés non vaccinés de continuer à tra‐ vailler s'ils acceptaien­t de su‐ bir des tests réguliers.

M. McCurdy affirme que le fait que la grande majorité des restrictio­ns locales pro‐ vinciales et fédérales ont été levées est une raison de plus pour annuler la politique mise en place à Windsor.

Ce qui a pu être jugé rai‐ sonnable à l'apogée de la CO‐ VID peut être déraisonna­ble aujourd'hui, explique M. Mc‐ Curdy.

Vous regardez l'environne‐ ment dans le monde de la CO‐ VID et tout est ouvert. Il n'y a pas de véritables mandats en place [ou] de restrictio­ns.

Shawn McCurdy, pré‐ sident, Associatio­n des poli‐ ciers de Windsor

Plus tôt ce mois-ci, le ser‐ vice de police de Toronto a mis fin à son mandat de vacci‐ nation et 101 employés re‐ prendront leurs fonctions la semaine prochaine.

La police a déclaré avoir décidé de mettre fin au man‐

contrainte­s,

ex‐ dat de vaccinatio­n en raison de l'état actuel de la pandé‐ mie, de l'assoupliss­ement des mesures de santé publique et de la nature unique de ses lieux de travail.

La police de Toronto a ce‐ pendant indiqué que les nou‐ velles recrues devront être vaccinées.

L'Associatio­n des polices de l’Ontario affirme quant à elle qu’il est irresponsa­ble pour les chefs et les conseils d'administra­tion de maintenir des mandats de vaccinatio­n, laissant des premiers interve‐ nants vitaux à la maison.

Nous sommes au milieu d'une crise de dotation en personnel en Ontario, et pourtant nous avons des membres capables et volon‐ taires à la maison qui pour‐ raient travailler et protéger leur communauté, explique son président Mark Baxter

Ce qui était autrefois une politique raisonnabl­e ne l'est plus dans le contexte actuel.

Mark Baxter, président de l’Associatio­n des polices de l’Ontario.

Le mandat de la police de Windsor relatif au vaccin contre la COVID-19 est exami‐ né par le conseil toutes les 13 semaines.

M. Dilkens affirme qu'ils examinent de nombreux élé‐ ments, parmi lesquels, les conseils du médecin hygié‐ niste de la région et ce que font les autres services de po‐ lice.

Vous verrez peut-être un changement, peut-être pas. Il est trop tôt pour le dire, pré‐ cise-t-il.

D'après des informatio­ns de CBC

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