Radio-Canada Info

La clinique Aire ouverte pour les 12 à 25 ans en service à Jonquière

-

Depuis deux semaines, les adolescent­s et les jeunes adultes du Saguenay-LacSaint-Jean peuvent se rendre à une nouvelle cli‐ nique spécialeme­nt conçue pour eux sur la rue Saint-Dominique, à Jon‐ quière. Aire ouverte ac‐ cueille les 12 à 25 ans afin de leur offrir des soins pour leur santé et leur bien-être plus adaptés à leurs be‐ soins.

Doris Houle est gestion‐ naire au Centre intégré uni‐ versitaire de santé et des ser‐ vices sociaux (CIUSSS) du Sa‐ guenay-Lac-Saint-Jean et elle est responsabl­e du projet Aire ouverte. Pour elle, la mission du nouveau service est de fa‐ ciliter l’accès aux soins.

C'est les tranches d'âge où les jeunes vont moins vers les services. En plus, les problé‐ matiques de santé mentale commencent très tôt, ex‐ plique-t-elle. Quand une per‐ sonne vient à Aire ouverte, on évalue c'est quoi ses besoins, puis on regarde ensemble et on regarde avec la commu‐ nauté, qui peut répondre à ses besoins.

Les services varient, allant de la santé physique et sexuelle, à la santé psycholo‐ gique, tous sous un même toit. Les jeunes qui se ren‐ dront à la clinique auront ac‐ cès à plusieurs profession­nels. Une infirmière sera là en per‐ manence.

Donc on va autant dans la prévention, la promotion, jus‐ qu'à offrir des services, des suivis de court ou moyen terme, mentionne Doris Houle, ajoutant que le but est également d'offrir ces services sans que les jeunes aient à pa‐ tienter sur de longues listes d'attente.

Aire ouverte avait des bu‐ reaux au Cégep de Jonquière au cours des derniers mois. Ses nouveaux locaux, fraîche‐ ment rénovés et très colorés, se situent en face de la Caisse

Desjardins.

Cinq autres sites sont ou‐ verts au Québec et environ 25 sont en développem­ent.

Avec les fauteuils, les poufs et les couleurs, l'objectif est de créer une clinique pour les jeunes. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux ont été consultés afin d'adapter les services à leur réalité.

Je pense que c'est vrai‐ ment un besoin parce que certains jeunes ne sont pas vraiment à l'aise à aller vers des services traditionn­els ou il y a des méconnaiss­ances des services qui sont offerts au

Saguenay. Donc, je pense que c'est là qu'Aire ouverte vient entrer en jeu , exprime Laurie Préfontain­e-Tremblay, 23 ans, qui est finissante en psycho‐ logie.

Pour sa part, Noémie Per‐ ron, âgée de 21 ans, aurait ai‐ mé pouvoir bénéficier d’un tel service. Elle croit que la déco‐ ration plaira aux jeunes.

J'ai été souvent une jeune en détresse. Clairement, si Aire ouverte avait été là, bien je serais venue chercher de l'aide au lieu de manquer mourir, raconte-t-elle.

Les heures d'ouverture se prolongent jusqu'en soirée, de même que la fin de se‐ maine, pour s'adapter aux be‐ soins des jeunes. Il est pos‐ sible de se présenter sans ren‐ dez-vous ou de prendre un rendez-vous.

Les 21 et 22 juin prochains, la clinique ouvrira ses portes à la population pour que celle-ci puisse en apprendre davan‐ tage sur les services offerts.

D’après le reportage de Kenza Chafik

maine pour nous rendre à Montréal pour faire les prélè‐ vements, les tests et les écho‐ graphies. C’est beaucoup de frais reliés à ça et beaucoup de stress, poursuit Mme Bou‐ rassa.

Une autre option pour les couples infertiles de la région est de se rendre dans une cli‐ nique à Ottawa de l'autre côté de la rivière des Outaouais. C'est le choix que Marie-Re‐ née Laframbois­e, une maman de Cantley, a fait pour la nais‐ sance de son premier garçon.

Le seul inconvénie­nt, rap‐ pelle-t-elle, c'est que les coûts de procédure ne sont pas remboursés par la RAMQ. Pour son deuxième garçon, elle a choisi sans hésiter de suivre ses traitement­s de fer‐ tilité à Procrea Gatineau, qui à l'époque venait d'ouvrir ses portes.

On n'avait plus de cassetête à se dire : est-ce qu'on fait ça à Montréal ou financière‐ ment, est-ce qu'on com‐ mence à se préparer un bud‐ get pour retourner à Ottawa?, se souvient Mme Lafram‐ boise.

C'est certain, pour une fa‐ mille qui veut des enfants, Procrea Gatineau était l'idéal. Marie-Renée Laframbois­e La maman trouve dom‐ mage que la clinique n'ait pas réussi à obtenir son permis de pratique. Se déplacer à Mont‐ réal rend toute la procédure stressante inutilemen­t, juge-telle. Mme Laframbois­e ne comprend pas la décision du ministère.

Il n'y a pas vraiment de rai‐ sons de concentrer les ser‐ vices à Montréal. On est quand même un grand centre. Gatineau fait partie des cinq plus grandes villes du Québec, souligne-t-elle.

Marie-Renée Laframbois­e croit que cette décision pour‐ rait briser le rêve de couples infertiles qui cherchent à avoir un enfant. S'ils n'ont pas les moyens financiers, la fécon‐ dation in vitro, c'est très dis‐ pendieux. Ce n'est pas tout le monde qui a ce budget-là!

Le propriétai­re de la cli‐ nique Procrea Gatineau, le Dr Éric Himaya, a plaidé sa cause devant le ministre respon‐ sable de l’Outaouais et mi‐ nistre de la Famille, Mathieu Lacombe, jeudi après-midi.

Lorsque la décision de Québec a été rendue, mercre‐ di, il a dénoncé ce choix minis‐ tériel qui favorise encore une fois les patients des grandes villes comme Québec et Montréal au détriment de ceux de Gatineau. C’est ça qui me surprend, je ne m’atten‐ dais pas à ça du tout!, a com‐ menté le Dr Himaya.

Au terme de sa rencontre avec le ministre Lacombe, ce‐ pendant, Dr Himaya en avait très peu à dire sur la teneur de cet entretien, préférant laisser les choses progresser avant de faire tout autre com‐ mentaire.

Un projet de procréa‐ tion assistée du CISSSO

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISS‐ SO) de l’Outaouais aurait pré‐ senté, selon le ministère de la Santé, son propre projet pour développer des services de procréatio­n médicaleme­nt as‐ sistée (PMA).

S’il devait se réaliser, ce projet permettrai­t un accès élargi à la population de la ré‐ gion et facilitera également l’accès aux services de 3e ligne en ayant une entente avec un centre tertiaire public (Centre universita­ire de santé McGill) et permettra une utilisatio­n adéquate des centres de pro‐ création assistée (CPA) pu‐ blics, affirme le ministère.

Appelé à en dire davan‐ tage, le CISSS de l'Outaouais a préféré ne pas faire de com‐ mentaires, puisque le projet est encore à une étape em‐ bryonnaire.

Il est trop tôt pour fournir plus de précisions, affirme Pa‐ tricia Rhéaume, agente d’in‐ formation et de relations mé‐ dias au CISSS de l'Outaouais. Plusieurs étapes restent en‐ core à franchir.

Entretemps, une pétition qui demande au ministre de la Santé Christian Dubé d’infir‐ mer la décision et de financer les fécondatio­ns in vitro à la clinique Procrea de Gatineau a récolté près de 400 signa‐ tures en ligne.

On demande au gouverne‐ ment de réviser leur décision, explique Sandrine Bédard, une maman de Gatineau qui fait partie des signataire­s. On demande de ne pas enlever le droit à un couple d'avoir une famille.

Parlant de sa propre expé‐ rience, la jeune femme est ca‐ tégorique : elle n'aurait pas eu de deuxième enfant si elle n'avait pas eu accès au ser‐ vices de Procrea Gatineau.

On est allé voir Éric à Pro‐ créa Gatineau, c'était le jour et la nuit, affirme la mère de trois enfants qui a connu des grossesses difficiles nécessi‐ tant des suivis serrés. Ça été beaucoup plus facile d'avoir recours à ces services ici à Ga‐ tineau que devoir se déplacer à Montréal.

La proximité, poursuit-elle, c'est un enjeu majeur dans notre rêve de devenir parent.

C'est un rêve de vie de fon‐ der une famille.

Léonie Bourrassa La clinique Procrea Gati‐ neau est essentiell­e en Ou‐ taouais. On est des milliers qui sont en attente, ce n’est pas un besoin qui est super‐ flu, c’est un besoin réel, argue Léonie Bourrassa. C'est im‐ portant que le service soit ac‐ cordé et soit accessible en Ou‐ taouais, c'est vraiment un be‐ soin criant.

Avec les informatio­ns de Rémi Authier et Alexandra Angers

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada