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Nouvelles évacuation­s à La Baie : plusieurs sinistrés sous le choc

- Myriam Gauthier

De nombreux sinistrés qui ont dû évacuer leur rési‐ dence d’urgence à La Baie, samedi soir, sont sous le choc. Plus de 70 familles qui demeurent dans le sec‐ teur où un glissement de terrain a emporté une mai‐ son lundi se retrouvent sans logis.

Saguenay a ordonné l’éva‐ cuation de 53 résidences addi‐ tionnelles samedi soir, après avoir reçu les recommanda‐ tions du ministère des Trans‐ ports et de la firme Englobe, qui ont effectué des forages et des analyses plus tôt cette semaine.

Les sinistrés avaient jus‐ qu’à ce matin, 7 h, pour éva‐ cuer leurs résidences et quit‐ ter les lieux en apportant avec eux le plus de biens possible. Les 7e, 8e, 9e Avenues, ainsi que la 6e Rue font partie du périmètre établi.

L’évacuation pourrait du‐ rer plusieurs semaines, ou en‐ core des mois, ont prévenu les autorités municipale­s sa‐ medi, lors d’un point de presse tenu vers 21 h. Elles craignent qu’un nouveau glis‐ sement de terrain se produise dans le secteur.

Les conditions du sol à cet endroit sont comparable­s à celles ayant causé le glisse‐ ment de terrain tragique qui a coûté la vie à plusieurs per‐ sonnes, en 1971, et qui avait emporté une partie de la mu‐ nicipalité de Saint-Jean-Vian‐ ney.

Vingt-quatre résidences ont été évacuées la semaine dernière à la suite du décro‐ chement d’un talus survenu dans le secteur des 8e et 9e Avenues lundi soir. Au to‐ tal, 76 familles sont touchées, a indiqué la mairesse de Sa‐ guenay, Julie Dufour.

Plusieurs des sinistrés ont reçu l’ordre d’évacuation vers 22 h ou encore à 22 h 30.

On dirait que c’est pas réel. Je n'arrêtais pas de dire aux pompiers de s’en aller, que je ne déménagera­is pas, mais il paraît qu’il faut que je m’en aille, a partagé une sinistrée, Yolande Tremblay, samedi soir, alors qu’elle ramassait ses effets personnels.

C’est difficile de tout quit‐ ter rapidement, sans savoir où aller, sans savoir où je vais aller après. Je n'irai pas rester chez ma soeur pendant un an ou deux mois, trois mois. C’est difficile, j’ai 66 ans et je ne pensais jamais que ça m’arri‐ verait.

Yolande Tremblay, sinis‐ trée

D’autres personnes ren‐ contrées ce matin se disaient surprises d’avoir dû quitter si vite leur demeure. Honnête‐ ment, je ne m’y attendais pas du tout , a partagé un sinistré.

L’homme, qui demeure non loin de la résidence em‐ portée lundi, n’avait pas eu conscience du glissement de terrain le soir des événe‐ ments.

À ce moment-là, j’étais dans le sous-sol chez nous. J'ai même pas entendu, zéro vi‐ bration , a-t-il ajouté.

Les événements rap‐ pellent de mauvais souvenirs à plusieurs personnes du sec‐ teur, alors que La Baie avait été durement frappée par les inondation­s du Saguenay en 1996, a indiqué le député du secteur, François Tremblay.

On a des références ici avec Saint-Jean-Vianney. Dans les années 70, il y a eu le dé‐ luge aussi. Mais je pense qu’il faut quand même aussi être rassurant. La Ville est sur le terrain, présenteme­nt. Il y a un déploiemen­t, il y a des analyses qui se font.

François Tremblay, député de Dubuc

Accompagne­r les sinis‐ trés

Les autorités sont à pied d’oeuvre afin de soutenir les sinistrés, a assuré la mairesse de Saguenay, Julie Dufour, en entrevue dimanche matin.

Le Centre des sports JeanClaude Tremblay a été converti samedi soir en centre d’hébergemen­t d’urgence afin d’accueillir les sinistrés qui voulaient y passer la nuit.

La priorité numéro un de cette ville, c’est de les accom‐ pagner. Ce matin, on va les rencontrer et il n’y a personne qui va être laissé seul. On comprend d’autant plus dans le contexte actuel du taux d'inoccupati­on de nos loge‐ ments, qui est extrêmemen­t bas, [que] c’est extrêmemen­t difficile de loger tout le monde, mais on les accom‐ pagne.

Julie Dufour, mairesse de Saguenay

La mairesse ne pouvait préciser combien de per‐ sonnes sont touchées au to‐ tal par l’avis d’évacuation. Cette informatio­n sera connue plus tard en matinée.

Est-ce qu’il y a des gens qui vont préférer aller au camping ou au chalet? Mais quand on va avoir le nombre de gens qui ont besoin de logements, c’est là [qu'on va le savoir]. Mais on est déjà sur le travail , a indiqué Mme Dufour.

Les autorités municipale­s tiendront un point de presse qui est attendu à midi, à la suite d'une rencontre avec les sinistrés qui débutait à 10 h au Théâtre du Palais munici‐ pal, à La Baie.

Les sinistrés qui n'ont pas encore été rejoints sont invi‐ tés à contacter les autorités municipale­s au 418 699-6000 pour obtenir du soutien.

La Croix-Rouge se trouve également à La Baie afin de venir en aide aux sinistrés.

Le périmètre est surveillé en permanence. Les 8e et 9e Avenues sont complète‐ ment fermées à la circulatio­n, ainsi que l'avenue du Parc, en partie. D'autres entraves pourraient s'ajouter, selon les travaux qui seront effectués en journée. Saguenay rappelle aux citoyens de ne pas s'ap‐ procher du périmètre de sé‐ curité.

Selon l'ingénieur Moham‐ mad Hosseini, expert en ges‐ tion des sols, des précaution­s devraient être prises dans les zones sensibles aux glisse‐ ments de terrain.

Il faut établir, vraiment, un comité d’experts pour agir, pour que ce genre de glisse‐ ment de terrain ne se pro‐ duise plus. [Au moins], qu’on ne donne pas de permis pour constructi­on dans les zones qui sont propices aux glisse‐ ments de terrain, a-t-il affir‐ mé.

Le Téléjourna­l SaguenayLa­c-Saint-Jean sera diffusé en direct de La Baie ce soir à 18 h. Plus de détails à venir

Avec les informatio­ns de Philippe L’Heureux, d'An‐ dréanne Larouche et de Fla‐ vie Villeneuve

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