Radio-Canada Info

Glissement de terrain : 53 résidences supplément­aires évacuées à La Baie

- Myriam Gauthier

Saguenay et le Service de sécurité incendie de Sague‐ nay ordonnent l’évacua‐ tion d'urgence de 53 rési‐ dences supplément­aires à La Baie, qui s’ajoutent aux 24 résidences évacuées à la suite d’un glissement de terrain qui a emporté une maison lundi. Les autorités craignent qu'un nouveau glissement de terrain se produise dans le secteur.

Les résidents des 53 foyers supplément­aires concernés par l’avis d’évacuation, qui se trouvent dans le même sec‐ teur, devront avoir évacué leur foyer avant dimanche matin, à 7 h.

Plusieurs familles évacuent actuelleme­nt les lieux en ap‐ portant le plus de choses pos‐ sible avec elles. Certaines trouvent refuge chez des proches, tandis que Saguenay redirige celles qui n'ont pas d'endroit où aller vers le Centre des sports Jean-Claude Tremblay. Elles pourront pas‐ ser la nuit dans l'aréna muni‐ cipal.

Le secteur concerné s'étend jusqu'à l'avenue du Port et en haut de l'avenue du Parc. Le nombre de fa‐ milles touchées monte main‐ tenant à 76, selon la mairesse de Saguenay, Julie Dufour.

Les informatio­ns reçues par Saguenay démontrent que le mouvement du sol pourrait être encore plus im‐ portant que la première éva‐ luation qui en a été faite cette semaine.

Les autorités s'attendent à ce que de nouveaux mor‐ ceaux de terrain s’écroulent au courant des prochains jours. Ce nouveau glissement de terrain pourrait entraîner d'autres résidences.

Il s’agit d’un événement majeur qui est pris très au sé‐ rieux ont affirmé les autorités municipale­s, lors d’un point de presse tenu samedi en soi‐ rée au quartier général du Service de sécurité incendie de Saguenay, sur le boulevard Université, à Chicoutimi.

À 16 h, samedi, le ministère des Transports du Québec a indiqué à Saguenay que le sol était actuelleme­nt très friable et que les conditions étaient semblables à celles connues à Saint-Jean-Vianney en 1971. L'important glissement de ter‐ rain avait alors coûté la vie à 31 personnes dans le secteur de Shipshaw.

Ils nous ont expliqué que le terrain était à des condi‐ tions propices pour un grand glissement de terrain, qui se‐ rait semblable, un peu, à Saint-Jean-Vianney, dans le passé. Donc le sol qui est en dessous de tout ça est très friable, en profondeur, ce qui pourrait provoquer un glisse‐ ment de terrain de grande im‐ portance.

Steeve Julien, directeur ad‐ joint du Service de sécurité in‐ cendie de Saguenay

Des ingénieurs ont réalisé des forages plus tôt cette se‐ maine dans le secteur de la 8e et de la 9e avenue, où est sur‐ venu un glissement de terrain qui a emporté une résidence après le décrocheme­nt d’un talus, à la suite de fortes pluies.

Une évacuation qui de‐ vrait être longue

L'évacuation pourrait du‐ rer probableme­nt des se‐ maines, et peut-être même des mois, a indiqué de son cô‐ té la mairesse de Saguenay, Julie Dufour.

Donc on fait tout ce qui en notre possible pour aider à re‐ loger ces personnes, à leur donner l’informatio­n, a-t-elle ajouté. Elles sont notre priori‐ té numéro un. Et je demande à tout le monde de collaborer ce soir le plus vite possible, de prendre nos choses dans le calme.

Les personnes touchées doivent récupérer le plus d’ef‐ fets personnels possible. Des pompiers se trouvent sur place.

Nos gens sont tous vi‐ vants, et ça, c’est le plus im‐ portant.

Julie Dufour, mairesse de Saguenay

Une situation émotive L'évacuation est émotive pour bien des résidents, qui doivent quitter leur maison sans savoir ce qu'il en advien‐ dra. C'est le cas de Yolande Tremblay, qui amassait les ef‐ fets personnels qui entraient dans sa voiture, samedi soir. Elle demeure depuis six ans dans sa résidence et trouvera refuge chez sa soeur, pour l'instant.

Toutes les personnes tou‐ chées par l’évacuation seront prises en charge et aucun si‐ nistré ne passera la nuit à l’ex‐ térieur, ont assuré les autori‐ tés. Saguenay invite les per‐ sonnes touchées à appeler au (418) 699-6000 afin d'obtenir du soutien.

Une digue sera mise en place dès dimanche et des rues supplément­aires seront fermées. Une contre-expertise sera également réalisée.

Les autorités ont égale‐ ment prévenu les rôdeurs qui seraient tentés de se rendre dans le secteur évacué, alors que les risques d'un nouveau détachemen­t de terrain sont importants.

Jusqu’à maintenant, 79 personnes avaient été tou‐ chées par l’avis d’évacuation plus tôt cette semaine.

Plus d’informatio­ns à ve‐ nir

Avec les informatio­ns de Flavie Villeneuve

tout en continuant à respec‐ ter le territoire.

L'identité, une réalité personnell­e

Si l’esprit communauta­ire et l’identifica­tion à la nation atikamekw dirige la nature et l’origine du SJA, la question de l’adhésion aux identités atika‐ mekw et québécoise est un peu plus complexe.

Pour traduire son identité, Shawerim Coocoo paraphrase la déclaratio­n de souveraine­té d’Atikamekw Nehirowisi­w afin de soutenir ses propos : Je suis pas Canadienne, je suis pas Québécoise, je suis Atika‐ mekw. C’est une identité à part entière, mais ça reste que j’habite au Québec.

Shawerim Coocoo et Céli‐ na-Émilie Clary avouent voir une ouverture de la part de la population québécoise et être optimistes par rapport à l’ave‐ nir. Il reste que Shawerim Co‐ ocoo partage un mal-être res‐ senti lorsqu’elle a essayé de fitter dans le moule.

Tu essaies de jouer leur jeu, d’être comme eux, d’agir comme eux, mais vient un temps où tu comprends que tu seras jamais comme eux.

Shawerim Coocoo, jeune Atikamekw

Shawerim Coocoo juge en outre que l’accent est trop souvent mis sur l’identité communauta­ire, à en oublier ton identité individuel­le.

Dans les dernières années, j’en ai tellement appris sur ce que ça veut dire d’être Au‐ tochtone, ce que ça veut dire d’être Atikamekw. Au‐ jourd’hui, j’aimerais savoir qui est Shawerim!

S’identifian­t jusqu’à tout récemment uniquement comme québécoise, CélinaÉmil­ie Clary confie que son identifica­tion pourra se modi‐ fier au fil des années.

Tout le monde fait son chemin différemme­nt. […] On peut avoir deux identités, tu peux être ce que tu veux. C’est pas fixe, lance-t-elle.

Shawerim Coocoo partage l’écran avec Marie Kristine Pe‐ tiquay, aussi présente au SJA, dans le documentai­re Le mur invisible, de Laurence B. Le‐ maire. Elles y reflètent la réali‐ té des jeunes Atikamekw.

Le documentai­re Le mur invisible est accessible en ligne.

Lisa-Marie Coocoo en est à sa dernière année à titre de participan­te au SJA. Elle aussi constate que les enjeux iden‐ titaires et de préservati­on culturelle ont été au coeur des discussion­s du sommet.

Bien qu’elle reconnaiss­e qu’il faille travailler fort pour préserver les pratiques, celle qui se proclame l’aînée des jeunes remarque que les jeunes sont prêts à faire les ef‐ forts nécessaire­s, et qu’ils ex‐ priment le besoin d’aller en territoire.

Pour cette animatrice à la vie étudiante (volet culturel) à l'Institutio­n Kiuna, cette ren‐ contre est une occasion en or afin d’en savoir plus sur les in‐ dividus fréquentan­t son insti‐ tution.

D’ailleurs, l’éducation a été promue au fil de toutes les ac‐ tivités de la fin de semaine, que ce soit par l’artiste Cathe‐ rine Boivin, le chargé de cours Jon-Evan Quoquochi ou le né‐ gociateur en chef Dany Chil‐ ton.

L’éducation, c’est la clé du succès, lance ainsi Lisa-Marie Coocoo.

Un sommet qui est là pour rester

Kosa Chilton en est à sa première année en tant que coordonnat­eur au développe‐ ment de la jeunesse du

Conseil de la nation atika‐ mekw. L’organisate­ur, qui contribue à l’événement de‐ puis sa première édition, voit une importance cruciale à ce sommet, qui a une popularité croissante.

C’est très important, c’est la relève, tranche l’homme de 27 ans.

Kosa Chilton note qu’une priorité pour les jeunes est d’être écouté, d’avoir un es‐ pace et d’être soutenu. Il ad‐ met toutefois qu’ être Autoch‐ tone au Québec, c’est difficile et que le racisme existe en‐ core.

Le coordonnat­eur partage par ailleurs l’optimisme des jeunes participan­ts quant à la suite des choses. On est dans un mouvement, on est dans une bonne lancée, on ne peut pas arrêter!

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