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Le sud-ouest de l’Europe ploie sous la chaleur intense

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Une vague de chaleur qui propulse le mercure à près de 40 degrés Celsius dans le sud-ouest de l’Europe a en‐ traîné le déclenchem­ent d’alertes « vigilance rouge » en France, alors qu’en Espagne, aux prises avec d’importants incen‐ dies, les flammes ont déjà ravagé plusieurs milliers d’hectares de forêt. Dans le nord de l’Italie, la séche‐ resse pourrait emporter plus de la moitié des ré‐ coltes.

Cette vague de chaleur in‐ tense, très précoce pour la saison, devrait se poursuivre au moins jusqu’à dimanche dans le sud-ouest de l’Europe, selon les prévisions de MétéoFranc­e.

Plus de 18 millions de Français sont affectés par cette vague de chaleur à l'ori‐ gine de températur­es dépas‐ sant 40 degrés Celsius le jour et oscillant autour de 30 de‐ grés la nuit.

Les météorolog­istes s’at‐ tendent à ce que de nom‐ breux records de chaleur soient battus dans cette par‐ tie de l’Europe au cours du week-end.

Pour faire face à la chaleur intense qui pourrait durer en‐ core plusieurs jours, les auto‐ rités ont décrété le niveau d’alerte vigilance rouge dans une quarantain­e de départe‐ ments du pays.

C'est la vague de chaleur la plus précoce jamais enregis‐ trée en France depuis 1947, souligne Matthieu Sorel, cli‐ matologue à Météo-France, dans une entrevue accordée à l’AFP.

Il s’agit clairement selon lui d’un marqueur du change‐ ment climatique.

C'est la quatrième fois que les autorités françaises doivent activer ces mesures d’urgence destinées à proté‐ ger la population de la chaleur intense depuis la canicule his‐ torique de 2003, qui avait fait près de 19 000 morts dans le pays.

Feux de forêt en Es‐ pagne

Cette canicule printanièr­e ne laisse aucun répit non plus aux Espagnols, aux prises avec plusieurs incendies de forêt dus à la sécheresse ali‐ mentée par des niveaux de chaleur exceptionn­els, qui ont atteint des pointes de 43 de‐ grés Celsius par endroits ces derniers jours dans le pays.

Les plus importants bra‐ siers font rage dans la Sierra de la Culebra, dans le nordouest du pays, où de 5000 à 7000 hectares de forêt sont déjà partis en fumée, a an‐ noncé la région de Castille-etLéon vendredi.

Dans le nord-est, la Cata‐ logne doit elle aussi com‐ battre plusieurs incendies, dont le plus important fait rage près de Baldomar, dans la province de Lérida, où le feu a détruit plus de 940 hec‐ tares de forêt, selon le gou‐ vernement régional catalan.

Cette canicule qui s’abat depuis bientôt une semaine sur le sud-ouest de l’Europe provoque également d’impor‐ tantes sécheresse­s dans le nord de l’Italie, notamment en Lombardie.

Les récoltes menacées en Italie

Les régions du nord de l'Italie risquent de perdre jus‐ qu'à la moitié de leur produc‐ tion agricole en raison de la sécheresse, alors que le ni‐ veau des lacs et des rivières inquiète dans le pays, a préve‐ nu vendredi la Confédérat­ion italienne des agriculteu­rs (CIA).

Le Pô, qui est le plus long fleuve du pays et l’une de ses principale­s sources d’eau douce, est actuelleme­nt à son niveau le plus bas en 70 ans – avec des zones totalement à sec –, et on n'est qu’en juin, souligne pour sa part la fédé‐ ration des entreprise­s ita‐ liennes de services publics Uti‐ litalia.

Le total des dommages [devrait] déjà dépasser un mil‐ liard d'euros (1,37 G$ CA), constate la Confédérat­ion ita‐ lienne des agriculteu­rs dans un communiqué, en expli‐ quant que le manque d'eau menace la production de maïs et de soja, dont l'approvisio­n‐ nement est déjà en partie compromis par la guerre en Ukraine.

Devant la possibilit­é de perdre la moitié sinon l’en‐ semble des récoltes, la CIA de‐ mande au gouverneme­nt ita‐ lien de mettre en oeuvre une irrigation d'urgence pour sau‐ ver des cultures et la constructi­on d’infrastruc­tures destinées à recueillir et à sto‐ cker les eaux de pluie.

Les gouverneur­s du Pié‐ mont et de la Lombardie, où une partie de la production agricole dépend du Pô, ont déclaré qu'ils demanderai­ent au gouverneme­nt de déclarer l'état de catastroph­e naturelle en raison de la sécheresse.

Pour les scientifiq­ues, ces vagues de chaleur et ces sé‐ cheresses aussi intenses que précoces sont des consé‐ quences directes des change‐ ments climatique­s plané‐ taires.

Il est temps d'agir : chaque action compte, a prévenu vendredi le secrétaire admi‐ nistratif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertific­ation (CNULCD), Ibrahim Thiaw, lors d'une conférence à Madrid à l'occasion de la journée mon‐ diale de lutte contre la séche‐ resse.

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