Le travail du leader cri Robert Kanatewat souligné par un doctorat honoris causa
L'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) a remis un doctorat honoris causa au leader cri Robert Kanatewat, afin de souligner la contribution de ce dernier à la défense et à la promotion des droits des peuples autochtones.
Chef de la communauté de Chisasibi de 1968 à 1977, Ro‐ bert Kanatewat s’est impliqué pour améliorer le bien-être de sa communauté pendant de nombreuses années.
Ému, Robert Kanatewat a adressé un discours aux finis‐ sants lors de la collation des grades. Il affirme que cette re‐ connaissance prend une signi‐ fication de haute importance pour lui.
Je ne peux pas complète‐ ment expliquer comment je me sens. Je n’aurais jamais pensé que je recevrais ce genre d’honneur. Je suis sub‐ mergé par toute la reconnais‐ sance qu’on m’offre, indique-til.
Je me suis toujours de‐ mandé 'Est-ce que les gens apprécient ce que je fais?’ Maintenant, je suis submergé par les choses qu’ils ont faites pour moi et le respect qu’ils me démontrent, ajoute-t-il.
Robert Kanatewat a agi en tant que représentant des communautés cries lors des négociations et de la signa‐ ture de la Convention de la Baie-James et du Nord québé‐ cois.
C'est aussi le nom de Ro‐ bert Kanatewat qui était ins‐ crit sur la poursuite déposée par les Eeyouch contre la So‐ ciété de développement de la Baie-James.
Les poursuivants ont ob‐ tenu une injonction interlocu‐ toire, et ce fut la première re‐ connaissance judiciaire expli‐ cite des droits autochtones au pays.
En dehors de la sphère po‐ litique, Robert Kanatewat a également cofondé l'entre‐ prise Kepa Transport, un fleu‐ ron cri.
Le recteur de l'UQAT, Vincent Rousson, rapporte que l'école des études au‐ tochtones a recommandé à l'unanimité la candidature de Robert Kanatewat, candida‐ ture déposée par une étu‐ diante crie.
Devant cet homme d’ex‐ ception, on ne pouvait que se réjouir de lui décerner ce doc‐ torat, affirme-t-il.
Vincent Rousson précise d’ailleurs que les autres parte‐ naires de M. Kanatewat dans la cause devant le gouverne‐ ment du Québec ont déjà tous reçu des doctorats ho‐ noris causa.
Robert Kanatewat était le dernier à ne pas avoir reçu cette reconnaissance-là. Alors pour nous, c,est une belle fa‐ çon de le remercier de cette contribution, et de corriger une certaine forme d’injustice aussi envers M. Kanatewat, conclut-il.