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Plaidoyer en faveur des soins à domicile « à condition que ce soit fait comme il faut »

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Au cours des dernières an‐ nées, Monique Ouellette en a vu de toutes les cou‐ leurs. Elle a accompagné son père, Hermel Ouel‐ lette, pour qu'il demeure à la maison le plus long‐ temps possible.

Elle s'était dit que tant qu’il était capable de se lever de sa chaise, d’aller au réfrigérat­eur (parce qu’il demeurait sur un rez-de-chaussée), d’aller se coucher et d’aller aux toi‐ lettes, choix.

À 90 ans, après un séjour à l'hôpital, son père a été trans‐ féré dans un foyer de soins sans but lucratif d'Edmund‐ ston, les Résidences Jodin.

Il est resté dans ce foyer jusqu'à son décès, en dé‐

elle

respectait son cembre, à 94 ans.

Ce n'est pas tout : Mo‐ nique Ouellette a aussi ac‐ compagné deux autres membres de sa famille en fin de vie.

Son beau-père, qui lui aus‐ si est demeuré aux Rési‐ dences Jodin, et son beaufrère, qui a reçu des soins et des services à domicile pen‐ dant une douzaine d'années.

Ces expérience­s parfois éprouvante­s lui ont donné une bonne idée des pro‐ blèmes à régler dans le sys‐ tème de soins aux aînés.

C’est sûr qu’il y a des pays qui font mieux que nous. Ce serait bien d’aller voir, mais on sait qu’on n’est pas une pro‐ vince riche non plus. Par contre, on est la province où il y a le plus de gens vieillis‐ sants. Dans 20 ans, ce sera nous. Je voudrais vivre le mieux possible dans le meilleur système possible. Monique Ouellette

Un cri du coeur

Cette semaine, un comité de l'Associatio­n francophon­e des aînés du Nouveau-Bruns‐ wick a lancé un cri du coeur sur la maltraitan­ce dans le système de soins aux aînés. Dans un rapport, il propose une série de recommanda‐ tions visant à apporter des changement­s majeurs.

Selon ce comité, il y a ur‐ gence d'agir pour que les aî‐ nés soient mieux traités et soignés.

Il recommande entre autres que le secteur privé prenne moins de place dans le milieu des soins aux aînés et aussi que l'on mise beau‐ coup plus sur les soins à do‐ micile, plutôt que sur les éta‐ blissement­s et les foyers.

Monique Ouellette est tout à fait d'accord avec l'idée de miser beaucoup plus sur les soins à domicile.

Je crois que c’est une très bonne idée. Oui, il y a des gens qui vont être mis en ins‐ titution, parce qu'ils n’ont pas de famille. Il y a un niveau de soins qui peuvent être don‐ nés à domicile aussi.

Une bonne formation Selon elle, il faut s'assurer que les gens qui fournissen­t les soins à domicile aient la formation et l'encadremen­t nécessaire.

Parce que ce qu'elle a vu, lorsqu'elle a accompagné son beau-frère, c'est que ce n'est pas toujours le cas.

C’est facile de dire qu'il faut mettre les soins à domicile. Mais instaurer un bon sys‐ tème qui va faire en sorte qu’on va avoir une belle quali‐ té de soins, un bon encadre‐ ment, des soins spécialisé­s, des soins de qualité, c’est un autre défi. Ce n’est pas si simple que ça non plus. Monique Ouellette Monique Ouellette confie aussi que le manque de consultati­on a été une grande source de frustratio­n lors‐ qu'elle a accompagné son père, son beau-père et son beau-frère.

Il faut que la famille soit impliquée. Tu ne peux pas être mal en impliquant la fa‐ mille. C’est une très bonne ac‐ tion. Il le faut absolument, in‐ siste-t-elle.

Elle souhaite choses changent.

Pour que les membres de la famille — et aussi les rési‐ dents eux-mêmes — aient da‐ vantage leur mot à dire sur les soins et les services.

D’après un reportage du journalist­e Pascal RaicheNogu­e

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